Le pourcentage de pompiers volontaires comptabilisés en Suisse en 2022 est en diminution constante. Dans le canton de Neuchâtel, par contre, l’effectif est stable, mais les nouvelles arrivées pourraient ne plus compenser les départs
Manque d’effectif dans les casernes. Le nombre de pompiers volontaires en Suisse ne cesse de diminuer. Une baisse de 1,7% a été mesurée en 2022. Un constat inquiétant quand on sait que ce sont souvent les premiers intervenants sur les lieux des incidents. Figure d’exception, le canton de Neuchâtel a enregistré une légère hausse en 2022 et compte actuellement 550 volontaires parmi ces rangs. Mais la situation reste très tendue. Les nouvelles arrivées ne permettront bientôt plus de compenser les départs.
Maxime Franchi, inspecteur cantonal des sapeurs-pompiers du canton de Neuchâtel
En vingt ans, les effectifs en Suisse ont reculé de 20%. « La nouvelle génération, qui est censée assurer la relève, semble moins tournée vers la collectivité. Elle s’investit davantage dans son travail et cherche un équilibre avec sa vie privée », analyse Maxime Franchi. Du côté des hommes et femmes volontaires, c’est la conciliation entre le travail, la caserne et la vie de famille qui pose problème. Certains d’entre eux déplorent le nombre de week-ends d’astreinte qui leur est imposé et une rémunération qu’ils qualifient de plutôt faible. Depuis fin décembre 2022, plusieurs volontaires ont enchaîné jusqu’à trois gardes par mois. Ces horaires conséquents pourraient décourager les futures recrues. Pour Maxime Franchi, c’est auprès des entreprises qu’il faut communiquer, afin d’assurer un équilibre d’effectif stable, et d’éviter de perdre des recrues. Un label qui récompense les sociétés permettant à leurs employés de conjuguer travail et lutte contre les incendies a d’ailleurs été mis en place.
Pour répondre au manque d’effectif, la professionnalisation du secteur aurait pu être une solution. Maxime Franchi ne la juge pas réaliste, car le coût d’un tel dispositif paraît démesuré par rapport à sa réelle utilité.
Journées d'information ou encore affiches publicitaires sont aussi toujours des solutions complémentaires sur lesquelles les sapeurs-pompiers volontaires misent pour attirer et intéresser le public. Pour l’heure, ils ne comptent pas repenser le système actuel basé sur le volontariat. Ils se sont donnés cinq ans pour faire le point sur les conséquences des mesures instaurées, telles que le label entreprise. « Et tant que l’effectif reste stable, cela nous incite à continuer dans cette démarche-là », assure Maxime Franchi. /mcr