Face à la hausse de la demande, les producteurs suisses de champignons tentent de tenir la cadence. Tous sont tributaires du temps de pousse de chaque espèce. Témoignage d'une productrice de Cornaux
Ils comptent davantage le nombre de shiitakes récoltés que leurs heures de travail. La demande de champignons suisses, comme dans le canton de Neuchâtel, connaît une augmentation conséquente. Pour pallier cette hausse constante, les producteurs régionaux n’ont qu’une solution : améliorer leur rendement. Une action dépendante du temps d'inoculation de chaque variété. Deux à trois semaines de repos en cave sont nécessaires pour que les champignons puissent être cueillis. Il n'est donc pas possible d'accélérer le processus de maturation pour absorber la demande, comme l'explique Valérie Oppliger, productrice de pleurotes bios à Cornaux.
Si cèpes, girolles et autres morilles ont pris davantage de place dans nos assiettes, c’est pour une raison bien précise : les champignons sont de véritables bombes nutritionnelles. Ils rassasient sans faire grossir et contribuent à réguler la tension artérielle. Mais ce qui semble particulièrement séduire la population, c’est surtout qu’ils sont cultivés dans le respect de l’environnement. Un mode de production privilégié par les Suisses depuis la crise sanitaire, fortement attachés à consommer de la nourriture locale. L'aspect peu coûteux en eau et en électricité des champignons participe également à ce constat, souligne Valérie Oppliger.
La demande en champignons locaux connaît surtout une croissance du côté des supermarchés. Les grandes surfaces ont la volonté d’annualiser ces produits, même hors-saison pour satisfaire les clients qui ne veulent consommer presque qu'exclusivement des champignons suisses. /mcr