Les opposants à l’augmentation du coefficient fiscal de deux points ont déposé mercredi après-midi un référendum signé par plus de 460 personnes. Un vote se profile en juin
Beaucoup de signatures récoltées en peu de temps. Le groupe qui s’oppose à la hausse d’impôts de deux points à St-Blaise a remporté une première manche, un peu plus de deux semaines après avoir lancé le référendum. Il a déposé 463 paraphes mercredi après-midi alors que 260 sont nécessaires. Les citoyens de la commune seront certainement appelés à voter le 18 juin sur l’augmentation du coefficient fiscal validé par le Conseil général en décembre et qui doit passer de 66 à 68.
Éviter les déficits chroniques
Le conseiller communal en charge des finances à St-Blaise, Claude Guinand, explique « que la hausse du coefficient fiscal est nécessaire parce que la Commune subit des pertes depuis quelques années. Des mesures par conséquent doivent être prises. Des économies ont déjà été faites. Mais ensuite, les seuls produits qui peuvent entrer dans les caisses, ce sont essentiellement les taxes et les impôts ». Avant d’ajouter : « Ces difficultés financières sont avant tout liées à la baisse importante des recettes fiscales depuis 2021, dues à la perte, notamment de gros contribuables ou d’autres qui paient moins d’impôts », précise Claude Guinand.
La commune de St-Blaise a aussi consenti à de gros investissements ces derniers temps, relève le conseiller communal.
« Trop d’investissements à St-Blaise »
Aux yeux du groupe référendaire, cette hausse d’impôts « est malvenue en période d’inflation et de perte de pouvoir d’achat. Elle est aussi injustifiée ». Son porte-parole, Olivier Thomann, s’interroge notamment sur les investissements réalisés ces dernières années à St-Blaise. « Depuis 3-4 ans, la Commune a dépensé en investissements deux fois le budget de fonctionnement, estimé à 20-22 millions de francs et les dépenses se sont élevées à 40-45 millions. Alors certes, certains investissements font sens, mais d’autres non ». L’ancien membre du législatif de St-Blaise déplore « un problème de gestion ».
Puiser dans la fortune ?
Pour les référendaires, en cette période de crise, il faut aller puiser dans la fortune qui s’élève à 10 millions de francs. Mais pour le conseiller communal en charge des finances, cela n’est pas possible. « C’est une fortune toute relative, elle n’est pas en cash, mais constituée d’actifs immobilisés, soit d’immeubles, de véhicules ou encore de terrains. Donc pour réaliser ces réserves, il faudrait vendre certains biens que nous possédons et ce n’est pas la volonté du Conseil communal ni vraisemblablement de la population de St-Blaise », explique Claude Guinand.
Olivier Thomann n’est pas de cet avis. Bien qu’il admet que la fortune ne soit pas composée que de cash, « il aurait été possible d’y prendre une part du déficit annoncé dans le budget 2023 ». Le porte-parole des référendaires ajoute encore qu’à ses yeux « la situation n’est pas si critique que ça et qu’historiquement depuis 2014 St-Blaise a toujours eu des comptes dans le noir ».
Quelques chiffres pour illustrer la hausse
Claude Guinand précise qu’une hausse de deux points du coefficient fiscal rapporterait 300’000 francs dans les caisses communales. « Ce qui permettrait de diviser par deux le déficit prévu au budget 2023 qui s’élève à un peu plus de 600'000 francs ».
Pour les contribuables de St-Blaise, la hausse d’impôts dépend de leur revenu et de leur fortune. Le conseiller communal donne quelques exemples : « pour un couple marié sans enfants avec un revenu imposable de 200'000 francs et une fortune de 500'000 francs, l’augmentation annuelle s’élèverait à 475 francs. Pour ce même couple avec 100'000 francs de revenu imposable et 100'000 francs de fortune, la hausse serait de 172 francs par an. Enfin, pour une personne célibataire sans enfants avec 70'000 francs de revenu imposable, c’est une augmentation de 128 francs par année ». /jpp