Des œuvres d'art ukrainiennes réfugiées à Bâle

Le Kunst Museum de Bâle expose 49 tableaux, prêtés par la Galerie nationale d'art de Kiev. ...
Des œuvres d'art ukrainiennes réfugiées à Bâle

Le Kunst Museum de Bâle expose 49 tableaux, prêtés par la Galerie nationale d'art de Kiev. Les œuvres sont ainsi mises à l'abri de la guerre, mais peuvent aussi rencontrer un nouveau public

De nombreux maîtres de l'art russe sont présentés dans l'exposition Born in Ukraine, au Kunst Museum de Bâle. Ici, une huile de 1886 de Lev Lagorio. (photo : Julian Salinas pour le Kunst Museum Basel). De nombreux maîtres de l'art russe sont présentés dans l'exposition Born in Ukraine, au Kunst Museum de Bâle. Ici, une huile de 1886 de Lev Lagorio. (photo : Julian Salinas pour le Kunst Museum Basel).

Le Kunst Museum de Bâle accueille 49 oeuvres, peintes par des artistes ukrainiens entre le XVIIIe et le XXe siècle. Les tableaux ont été prêtés par la Galerie nationale d'art de Kiev et trouvent temporairement refuge au musée bâlois, au sein d'une exposition intitulée Born in Ukraine. D'autres pièces sont aussi exposées au Musée Rath, à Genève. 


Des tableaux de maîtres

La Galerie nationale d'art de Kiev a sollicité plusieurs musées européens au printemps dernier. Le personnel du musée manquait de place pour protéger ses 14'000 oeuvres, alors que Kiev est attaquée par la Russie. Le Kunst Museum de Bâle a répondu à leur appel, afin de mettre les oeuvres à l'abri, mais aussi pour les exposer à un public nouveau, qui ne connait pas bien l'art venant d'Ukraine. « Nos collègues de Kiev ont été généreux, ils nous ont envoyé des œuvres de grands noms de la peinture, comme Repin ou encore Aiwazowsky. Des noms méconnus en Europe de l’Ouest, mais très célèbres en Europe de l’Est », explique Olga Osadtschy, conservatrice adjointe au Kunst Museum de Bâle.

Des œuvres de Repin sont exposées à Bâle (photo : Julian Salinas, pour le Kunst Museum Basel). Des œuvres de Repin sont exposées à Bâle (photo : Julian Salinas, pour le Kunst Museum Basel).

Une histoire complexe

Tous les peintres présentés dans l'exposition sont nés sur le territoire ukrainien. Mais la plupart d'entre eux ont été formés en Russie et sont devenus des représentants culturels de l’Empire russe, puis de l’Union soviétique. « Toutes ces œuvres, sous ce titre, Born in Ukraine, nous montrent qu’il ne faut pas s’arrêter à la dénomination « art russe ». Il faut rechercher le contexte dans lequel ces œuvres ont été créées, et accepter que l’histoire est plus compliquée qu’il n‘y parait. Pour nos collègues à Kiev, c’est un processus de décolonisation », raconte Olga Osadtschy. Nombre de ces artistes se sont ensuite installés en Europe ou aux États-Unis.
Aux côtés de ces natifs ukrainiens, Born in Ukraine présente aussi des artistes aux racines juives, polonaises, arméniennes ou grecques, dont la pratique a été marquée par plusieurs traditions nationales.

Olga Osadtschy : « Il y a une œuvre qui est devenue notre favorite, elle s’appelle « Etudiante », de Yaroschenko. Elle a fait scandale en 1883, parce qu’elle montrait une femme qui étudie. »

L'exposition est gratuite, au sein du Kunst Museum de Bâle et devrait s'achever au mois d'avril. En fonction de la situation géopolitique en Ukraine, les tableaux pourraient rester plus longtemps à Bâle ou être exposés dans un autre musée européen. Pour Olga Osadtschy, qui a grandi à Kiev, travailler sur cette exposition est une consolation : « Dans cette situation tragique, où je ne peux pas rendre visite à ma famille, c’est une manière d’avoir un peu de Kiev avec moi. » Le musée bâlois souligne que Born in Ukraine est aussi une invitation adressée aux nombreux réfugiés ukrainiens en Suisse. /cto

« Etudiante », une œuvre de Mykola Yaroschenko, qui a particulièrement fait scandale en 1883 (photo : The Kyiv National Art Gallery). « Etudiante », une œuvre de Mykola Yaroschenko, qui a particulièrement fait scandale en 1883 (photo : The Kyiv National Art Gallery).


Actualisé le

 

Actualités suivantes

Articles les plus lus