Le doute plane toujours sur le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers. L’homme accusé d’actes d’ordre sexuel avec des enfants a nié toutes les accusations lundi et mardi devant la justice
L'avocat et entraîneur de football qui comparait devant la justice a nié lundi et mardi toutes les accusations d'actes d'ordre sexuel avec des enfants devant le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers à Boudry. Sur cinq victimes, trois ont porté plainte.
Par rapport à l'accusation d'avoir masturbé à quatre reprises un adolescent, le prévenu a déclaré mardi que la victime avait envoyé ce message à la suite d'une dispute avec lui, en lien avec des vols d'argent et de la consommation de stupéfiants. « Il a dû faire ça pour que je le lâche ».
La victime, qui avait 13 ans au début des faits, avait effectué une dizaine de voyages avec le prévenu pour aller voir des matches de football, durant lesquels le jeune dormait parfois dans la même chambre. Ce dernier passait aussi la nuit par moments à l'étude, où il travaillait, comme apprenti.
« Comme leur père »
Cela était le cas aussi des autres victimes en situation délicate. « J'ai pris cette mission à coeur comme si j'étais leur père et pas leur employeur. Je voulais qu'ils réussissent et cela explique mon implication », a déclaré le prévenu.
L'accusé a expliqué qu'il exécutait des mandats pour plusieurs sportifs, c'est pourquoi il allait souvent voir des matches. « Ces voyages n'étaient pas liés à une récompense. Je me déplaçais et je leur offrais l'opportunité de m'accompagner ». L'avocat a précisé qu'il demandait une autorisation spéciale aux parents pour voyager avec des mineurs.
L’homme a aussi expliqué que s'il a convié un jeune à venir dans sa chambre d'hôtel lors d'un camp d'entraînement à Sochaux, c'est à sa demande, parce que celui-ci souffrait de « débattues » dans les jambes. L'accusé lui a proposé de prendre une douche chaude pour se détendre et de s'allonger sur son lit, une fois habillé. L’accusé a dit s'être allongé sur le lit, uniquement pour se reposer un moment.
Déjà accusé par le passé
Questionné par la présidente du tribunal Stéphanie Baume sur le fait d'avoir fait dormir un jeune dans son lit, alors qu'il avait déjà eu des démêlés avec la justice pour des affaires de moeurs, l’homme a déclaré qu'il n'avait pas vu le problème sur le moment. « J'avais une relation de confiance. Avec le recul, j'aurais dû lui demander de remonter dans sa chambre et le réveiller pour pouvoir me coucher ».
Le Tribunal cantonal avait libéré en 2017 les charges retenues contre l’avocat, estimant que le doute devait profiter à l'accusé. L’homme avait été condamné à huit mois de prison avec sursis en 1ère instance. /ATS-cro