Un spécimen de gelyelle, une toute petite crevette, vient d’être retrouvé dans les captages des Gorges de l’Areuse. La présence persistante de ce fossile vivant, dont l’existence remonte à 20 millions d’années, renseigne sur la qualité des eaux.
Une recherche scientifique au moyen de filets à plancton, installés dans le captage de la source de Combe-Garot, a révélé la présence, après filtrage de milliers de m3 d’eau, d’un spécimen de Gelyella, a indiqué vendredi la Ville de Neuchâtel.
Découverte en 1988, la Gelyella monardi (nommée ainsi en hommage au naturaliste neuchâtelois Albert Monard) a vécu longtemps dans la mer qui recouvrait le plateau suisse avant de se trouver piégée dans des nappes d’eau eaux souterraines formées par les plis du Jura, il y a 20 millions d’années. Elle mesure un tiers de millimètre.
Cette espèce endémique et rarissime constitue aussi, selon l’Office fédéral de l’environnement, « l’espèce animale de Suisse la plus digne de protection au niveau international ». La Ville pourrait envisager de faire inscrire le site de la Combe-Garot sur la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale.
La gelyelle a fait l’objet d’une exposition dans la Maison de la nature de Champ-du-Moulin, au bord du chemin des gorges de l’Areuse. Cette exposition, créée en collaboration avec le Muséum de Genève, se termine samedi. /ATS-gtr