Les démissions s’enchaînent au sein de la Police neuchâteloise. Depuis le 1er janvier 2022, 21 policiers sur 403 ont quitté leur poste, soit le double des chiffres enregistrés en moyenne les années précédentes. Une situation inquiétante pour les effectifs en place, d’autant plus que le mois de septembre s’annonce chargé sur le plan sécuritaire dans le canton de Neuchâtel en raison de la Fête des vendanges, de la Braderie ou encore de matchs de football.
Selon les chiffres de la Police neuchâteloise, 30% des personnes qui ont décidé de partir depuis le début de l’année quittent la profession. Les 70 autres pour cent sont partis travailler dans des corps de police d’autres cantons. La majorité de ces personnes ne vivaient pas dans la région et ont donc vraisemblablement choisi de retourner dans leur secteur d’origine. Reste que selon nos sources, les salaires et les horaires sont pointés du doigt.
Une pression qui s'accentue
La situation ne devrait pas aller en s'améliorant, puisque cette vague de départ ne sera pas sans conséquences sur les horaires des policiers ces prochains mois. Plusieurs d’entre eux ont notamment dû renoncer à leurs vacances en septembre. Selon des sources sur le terrain, les sollicitations la nuit et le week-end sont de plus en plus fréquentes et une certaine fatigue s’installe au sein des effectifs. Le porte-parole de la Police neuchâteloise Georges-André Lozouet reconnait que cette situation complique les planifications, mais il assure que des remplacements seront mis en place d’ici la fin de l’année.
Georges-André Lozouet, porte-parole de la Police neuchâteloise
Le porte-parole attribue les nombreux départs à un phénomène de société. Il souligne qu’au cours de cette période post-covid, des vagues de démissions s’observent également dans d’autres secteurs.
Les salaires pointés du doigts
La question salariale revient elle aussi souvent sur le tapis. Selon nos sources, il serait possible de gagner près de 1000 francs de plus par mois selon les cantons. De nombreuses personnes sont d’ailleurs parties à la Ville de Lausanne, où la fiche de paye est plus élevée qu’à Neuchâtel. Une revalorisation salariale n’est toutefois pas d’actualité selon Alain Ribaux. Le conseiller d’État en charge de la sécurité assure que les salaires des policiers neuchâtelois sont adaptés au coût de la vie dans la région, et précise qu’un certain nombre d’indemnités ont récemment été améliorées. Il reconnait toutefois que les policiers seront très sollicités en septembre et que cela suscite de l’inquiétude. « On doit veiller à une stabilisation des effectifs et on va donc augmenter le nombre d’aspirants l’année prochaine. On doit aussi travailler sur les conditions de travail globales, notamment les horaires qui sont une composante importante du métier de policier », détaille l’élu PLR.
Alain Ribaux, conseiller d’État en charge de la sécurité
Des effectifs bientôt rétablis
La Police neuchâteloise assure qu’au premier janvier 2023, elle aura retrouvé quasiment le même effectif qu’en janvier 2022, avec 3 ou 4 postes en moins. La Police précise qu’entre temps, toutes ses tâches pourront être assurées comme à l’accoutumée et dans les délais habituels. /ara