Les citoyens de la Commune de Neuchâtel sont appelés à voter sur le mode d’élection du Conseil communal le 15 mai. Partisans et opposants avancent leurs arguments
Conserver le système proportionnel ou passer à un système majoritaire à deux tours : les citoyens de la Commune de Neuchâtel sont invités à choisir le mode d’élection du Conseil communal lors des votations du 15 mai.
Actuellement, l’exécutif est élu à la proportionnelle, mais le Conseil général avait largement accepté en novembre dernier de passer au système majoritaire ; une décision qui doit être validée par le peuple également pour entrer en vigueur.
Mettre fin au problème des viennent-ensuite
Le Parti socialiste, le Parti libéral-radical, mais aussi SolidaritéS et certains membres des Verts étaient réunis lundi matin pour défendre ce changement. À leurs yeux, le système majoritaire permet d’éviter que des viennent-ensuite ou même des personnes jamais élues n’accèdent à l’exécutif.
Le conseiller général vert Nicolas de Pury
En Ville de Neuchâtel, ce scénario s’est produit plusieurs fois. En 2013, le PLR Fabio Bongiovanni avait remplacé Alain Ribaux au Conseil communal sans avoir été élu. Le socialiste Olivier Arni avait pris la place de Valérie Garbani en étant deuxième viennent-ensuite. Lui-même avait été remplacé en 2017 par la première viennent-ensuite Anne-Françoise Loup.
Pour le comité du oui, le système majoritaire poussera aussi les partis à mettre en avant de fortes personnalités, capables de rassembler au-delà de leurs rangs. C’est d’autant plus une nécessité pour les partisans du projet que Neuchâtel est désormais la 3e ville romande depuis la fusion. La fin des apparentements a aussi convaincu de plus petites formations, telles que SolidaritéS, à se rallier au système majoritaire.
Les Vert’libéraux adoptent en revanche une autre position. À leurs yeux, il faut effectivement remédier au problème des viennent-ensuite en instaurant un mode majoritaire pour les élections complémentaires. En revanche, le parti prône le maintien du système proportionnel pour les élections générales. Pour les Vert’libéraux, la proportionnelle permet une meilleure adéquation entre les forces présentes au législatif et à l’exécutif.
La députée vert'libérale Mireille Tissot-Daguette
Selon eux, ce mode d’élection évite également une trop forte polarisation de l’exécutif et d’éventuels blocages au moment de défendre les projets devant le législatif. Ils dénoncent par exemple la situation actuelle au Conseil d’État, composé de trois PLR et de deux socialistes, qui représentent ensemble 53% des élus au Grand Conseil.
À noter encore que la section des Verts de Neuchâtel plébiscite aussi le système proportionnel, contrairement au groupe VertPopSol qui a soutenu le changement lors du vote au Conseil général.
L'UDC, qui n'est représentée ni au législatif, ni à l'exécutif de la capitale cantonale, préconise de son côté de voter non. Le parti estime que le système proportionnel permet une meilleure représentativité des petits partis.
Les différences entre les deux systèmes
Pour rappel, le système proportionnel consiste à répartir les sièges, dans un premier temps, en fonction des voix obtenues par chaque liste de parti, puis à attribuer le mandat aux candidats parmi ces listes, qui ont récolté le plus de suffrages.
Avec une élection au système majoritaire, les candidats qui obtiennent le plus de suffrages sont élus. Pour accéder à un siège dès le premier tour, il faut toutefois obtenir la majorité absolue, soit la moitié des voix plus une.
Si le changement est accepté, le nouveau mode d’élection au système majoritaire à deux tours entrera en vigueur lors des élections de 2024. /sbe