Les taux d'intérêt des hypothèques fixes à 10 ans ont atteint un nouveau sommet depuis que la guerre en Ukraine a éclaté. Les spécialistes de Moneyland s'attendent à une remontée des taux. Un climat d’incertitude qui inquiète les propriétaires neuchâtelois, mais qui ne devrait pas avoir de conséquences immédiates sur les locataires
Les taux hypothécaires augmentent depuis le début de la guerre en Ukraine. (Photo : KEYSTONE / DPA-Zentralbild / Jens Kalaene).
La guerre en Ukraine fait grimper les taux hypothécaires. Mardi passé, les taux d'intérêt des hypothèques à cinq ans s'élevaient à 1,35% et ceux à dix ans à 1,73%, soit une hausse respective de 0,15 et de 0,18 point de pourcentage depuis début mars. Mi-février, les premiers atteignaient déjà 1,38% et les seconds 1,66%, selon l'indice Moneyland publié mercredi dernier.
La manière dont la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque nationale suisse vont se comporter va dépendre de l'évolution de la situation en Ukraine. Une guerre qui « continue d'alimenter une inflation déjà élevée, ce qui plaide pour un durcissement de la politique monétaire », a estimé Felix Oeschger, analyste chez moneyland.ch.
La Suisse pourrait aussi connaître prochainement une hausse des taux. « La forte inflation aux Etats-Unis et en Europe a le potentiel de tirer vers le haut les taux hypothécaires suisses », a ajouté M. Oeschger.
Il n’y aura pas d’incidence immédiate pour les propriétaires qui bénéficient de taux bloqués. Mais si un propriétaire voit ce taux arriver à échéance, il devra les renouveler aux conditions du marché. Un climat d’incertitude qui inquiète Yann Sunier, directeur de la chambre immobilière neuchâteloise :
Pour les locataires, le taux hypothécaire de référence est publié tous les trois mois par l’office fédéral du logement. La prochaine publication est prévue le 1er juin 2022. Selon Yann Sunier, si le taux augmente d’ici-là, le taux de référence passera vraisemblablement de 1,25 à 1,5 %. Si c’est le cas, les propriétaires pourraient alors notifier une hausse de loyer de 3%, selon les échéances contractuelles. Les conséquences pour les locataires sont possibles, mais plutôt à moyen ou long terme, selon Baptiste Hurni, membre du comité de l’ASLOCA neuchâteloise et suisse :
Si une augmentation du taux de référence se confirme, cette situation ne devrait toutefois pas toucher un grand nombre de locataires neuchâtelois. Les explications de Baptiste Hurni :
Une autre situation préoccupe les propriétaires et les locataires : l’augmentation du prix des énergies, comme le mazout et le gaz, pourrait avoir une incidence sur le coût des charges. Ces conséquences peuvent quant à elles être plus immédiates. /ATS–cde-aju
