Le Réseau hospitalier neuchâtelois table sur un déficit de 5,9 millions de francs cette année. La baisse des prestations d’intérêt général versées par l’Etat et les augmentations salariales empêchent l’institution d’atteindre l’équilibre
Le Covid-19, mais aussi la baisse des prestations de l’Etat et l’augmentation des salaires pèsent sur les finances du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe). L’institution a présenté jeudi un budget dans le rouge pour 2022. Elle table sur un déficit de 5,9 millions de francs.
Le RHNe précise que des mesures d’amélioration du résultat vont être mises en place. Elles concernent notamment une facturation plus juste, l’optimisation des achats ou encore l’automatisation de processus. Au total, cela devrait permettre d’économiser 5 millions de francs, ce qui n’est toutefois pas suffisant pour atteindre l’équilibre financier.
Léonard Blatti, directeur financier du RHNe:
Baisse des prestations de l’Etat et charge salariale supplémentaire
Le RHNe explique ce résultat notamment par la baisse des prestations d’intérêt général versées par l’Etat (PIG), qui reculeront de 4,1 millions de francs en 2022. Elles atteindront au total 45 millions de francs, contre 78 millions en 2012. Le RHNe souligne que « cette réduction du financement de l’Etat n’a cependant pas été accompagnée d’une diminution des prestations, malgré le fait que celles-ci soient désormais toutes identifiées et valorisées ». Autre point qui pèse sur les finances : la hausse de la charge salariale liée principalement à la CCT Santé 21. Le système actuel avec échelon automatique implique un coût supplémentaire de 3,4 millions en 2022. « L’effet conjugué de la baisse des PIG et de la hausse de la charge salariale entraîne un effet « ciseaux » qui rend très difficile de maintenir l’équilibre financier sur la durée », regrette le RHNe.
Pierre-François Cuenoud, président du Conseil d'administration du RHNe:
L’impact de la pandémie
Le Covid-19 fait également planer l’incertitude sur les finances de la structure hospitalière. Le dispositif pour faire face à la pandémie sera pérennisé en 2022 pour répondre aux besoins de la population. Le RHNe précise que « la durée et la virulence du rebond épidémique lié à l’émergence du variant Omicron auront une influence déterminante sur le nombre d’hospitalisations de patients touchés par le virus, et donc sur l’activité, les charges et les recettes l’hôpital ». Les surcoûts liés au Covid-19 en 2022 sont estimés au minimum à 2,7 millions de francs, dont 90% pourraient être pris en charge par l’Etat de Neuchâtel si les mesures actuelles de soutien sont reconduites. Pour rappel, les conséquences de la pandémie sur les finances de l’institution ont atteint 32 millions de francs en 2020 et devraient avoisiner les 18 millions en 2021.
Pierre François Cuénoud:
« Le retour à l’équilibre financier reste la priorité des directions et du Conseil d’administration », souligne encore le RHNe. « L’effort sera poursuivi avec la définition d’un plan d’amélioration de l’efficience sur trois ans ». La structure hospitalière prévoit de renouer avec les chiffres noirs dès 2024. /comm-ara