En finance, durabilité ne rime pas toujours avec écologie. C’est notamment la conclusion d’une enquête menée début novembre par la RTS.
Selon Swiss Sustainable Finance, la gestion durable pèse aujourd’hui plus de 1500 milliards de francs en Suisse. Entre 2015 et 2020, les volumes ont été multipliés par dix. L’offre s’est ainsi beaucoup développée ces dernières années et satisfait pour l’instant la demande croissante, selon les experts.
Les placements durables ne prennent pas seulement en compte des facteurs environnementaux. Ils incluent également des paramètres sociaux et de gouvernance. On parle alors de critères ESG. Ainsi, pour déterminer si un fonds est durable, on analyse entre autres son empreinte carbone (E). La sécurité et la formation des collaborateurs (S). Puis, l’égalité des genres dans les organes dirigeants ou dans la structure des actionnaires (G). Le spectre couvert par les investissements durables est donc bien plus large que celui des investissements « climatiques ».
Ajoutons qu’il n’existe pas de label officiel qui garantit le niveau de durabilité d’un fonds. Chaque établissement bancaire et agence de notation fixe ses propres critères, mais validés par la FINMA. Il n'y a donc pas encore de standard minimum en Suisse.
Victor Vogt, responsable de la gestion de portefeuilles d’actifs à la BCN :
L’exactitude des informations transmises par les entreprises pour pouvoir cataloguer correctement les fonds d’investissement est ainsi essentielle. La transparence est un enjeu majeur dans le secteur. Autant que la standardisation des données pour permettre une certaine cohérence aux agences de notation. Mais plus de transparence ne se traduit pas automatiquement par une augmentation du volume de données.
Pierre-François Donzé, responsable de la gestion de portefeuilles d’actifs à la Banque Bonhôte :
En résumé, ce sont les entreprises vendeuses qui fournissent toutes les informations sur leurs propres actifs. Et chaque banque et agence de notation a ses critères maison pour les juger. De quoi faciliter dans certains cas l’écoblanchiment et donc limiter directement la crédibilité de ces produits soi-disant « verts ». /dsa