Des solutions contre la pénurie de généralistes

Difficile d’obtenir un rendez-vous chez un médecin de famille, selon une enquête de la FRC ...
Des solutions contre la pénurie de généralistes

Difficile d’obtenir un rendez-vous chez un médecin de famille, selon une enquête de la FRC. Dans le canton de Neuchâtel, il existe un outil pour encourager les vocations de généralistes. Le recours aux pharmaciens et aux outils numériques suscite en revanche un certain scepticisme chez les médecins

Dans certaines régions de Suisse, il faut 30 coups de fil pour obtenir un rendez-vous chez un généraliste (Photo d'illustration). Dans certaines régions de Suisse, il faut 30 coups de fil pour obtenir un rendez-vous chez un généraliste (Photo d'illustration).

Un patient qui souhaite obtenir un rendez-vous chez un médecin généraliste doit transpirer avant d’y parvenir en Suisse romande. C’est ce que montre une étude de la Fédération romande des consommateurs. Publiée la semaine dernière, elle est le fruit d’une enquête menée dans sept régions, urbaines ou rurales. Les chiffres sont frappants : à Yverdon-les-Bains, il a fallu aux sondeurs décrocher leur téléphone 13 fois en moyenne pour agender un rendez-vous chez un médecin de famille de la place. A Fribourg, le chiffre grimpe à 30 appels. Le Locle s’en sort beaucoup mieux, avec seulement 3 coups de fil avant d’obtenir un rendez-vous. Mais cela ne reflète pas nécessairement de manière fidèle la situation dans le canton de Neuchâtel. C’est le constat dressé par Dominique Buenzli, le président de la Société neuchâteloise de médecine :

Une pénurie de médecins de famille

C’est le constat de la FRC comme celui des professionnels : il manque des cabinets de médecine générale, une carence criante dans certaines régions, comme par exemple dans le Val-de-Ruz. Les médecins qui sont en place sont souvent surchargés et n’acceptent pas de patients supplémentaires.

Une partie de la solution, c’est de rendre la profession de médecin généraliste plus séduisante. C’est en cours : les instituts universitaires se sont dotés de filières de formation de médecine de famille, et les cantons ont mis en place des programmes d’encouragement. Dans le canton de Neuchâtel, le Cursus neuchâtelois de médecine de famille existe depuis 2012, financé par l’Etat. Il consiste à informer et encadrer les étudiants en médecine, dans le but de les encourager à embrasser une carrière de ce type, et si possible à s’établir dans la région. Des stages sont mis en place pour les médecins assistants : six cabinets y participent actuellement, dont un en pédiatrie. Et ça porte ses fruits. Nicole Rothen, la coordinatrice du Cursus neuchâtelois :

Autre évolution : une modification de la Loi fédérale sur l’assurance-maladie est entrée en vigueur le 1er juillet. Elle donne le pouvoir aux Cantons de réguler unilatéralement l’offre de médecins sur leur territoire. Ils disposent de deux ans pour évaluer les besoins : une cartographie qui devrait permettre d’y voir plus clair.

Bref : les filières existent, les conditions-cadres se sont améliorées, les mentalités changent. Il semble donc qu’une bonne dynamique se soit mise en place pour augmenter le nombre de médecins de famille dans le canton de Neuchâtel. Mais les difficultés ne vont pas disparaître du jour au lendemain, selon Nicole Rothen :

D'autres pistes

En attendant une augmentation du nombre de généralistes, la Fédération romande des consommateurs, dans son étude, évoque d’autres pistes pour simplifier les démarches des patients. L’une d’entre elle passe par les pharmaciens : de plus en plus, ceux-ci pratiquent des gestes médicaux simples, comme les vaccinations. Pour Dominique Buenzli, cette solution a toutefois des limites :

Autre piste esquissée par la FRC : un recours accru aux outils numériques. La télémédecine en est un, la constitution de plateformes où les praticiens peuvent indiquer leurs disponibilités, comme OneDoc, en est une autre. Là aussi, Dominique Buenzli envisage cette évolution avec prudence :

Selon une étude de l’Observatoire suisse de la santé à Neuchâtel, qui date de 2016, en Suisse, les médecins généralistes traitent 94,3% des problèmes médicaux et n’occasionnent que 7,9% des coûts. /jhi


 

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