L’État de Neuchâtel et les trois églises chrétiennes soutiennent la Loi sur la reconnaissance des communautés religieuses soumise au vote populaire le 26 septembre. Pour les opposants, le projet est lacunaire et prive le peuple de son droit démocratique
Le Conseil d’État neuchâtelois ne veut pas que sa Loi sur la reconnaissance des communautés religieuses termine au placard. Lundi matin, le Gouvernement a tenu à défendre son projet qui sera soumis au vote populaire le 26 septembre prochain. Pour l’instant, seules les églises catholique romaine, catholique chrétienne et réformée évangélique sont officiellement reconnues par l'État.
Ce changement accepté par le Grand Conseil, mais combattu par référendum s’adresse surtout aux communautés musulmanes, évangéliques et juives. Pour le conseiller d’État en charge des finances et des affaires religieuses, le débat ne doit pas se faire au détriment de certaines communautés.
Le conseiller d'État en charge des affaires religieuses, Laurent Kurth:
En cas d’acceptation, la reconnaissance donnerait notamment le droit à ces communautés de percevoir une contribution volontaire de leurs membres par le biais de l’État. Mais contrairement à ce qu’avancent certains opposants au projet, la reconnaissance ne donne pas droit à des subventions :
« La reconnaissance ne fait pas de lien avec le financement des églises »
Enfin, le gouvernement avance que le processus pour obtenir la reconnaissance est strict avec des conditions exigeantes. Celui-ci peut d’ailleurs durer jusqu'à cinq ans, avec des contrôles :
« C'est un processus qui est très exigeant »
Si la loi est acceptée, la reconnaissance sera délivrée par le Grand Conseil. Mais si 30 députés le demandent, un référendum peut être lancé.
Une question d'équité
Du côté des églises déjà reconnues, on martèle qu'il faut accepter cette loi pour une question d’équité et de tolérance. Selon Christian Miaz, président du Conseil synodal de l’Église protestante, il y a toutefois des risques que les communautés musulmanes soient stigmatisées alors qu'entreprendre les démarches pour obtenir ce nouveau statut permettrait une meilleure intégration à ces dernières. La situation géopolitique ne doit pas non plus influencer le vote des Neuchâtelois.
Christian Miaz, président du Conseil synodal de l’Église protestante :
Un projet qui dérange
Les opposants - qui rassemblent dans leurs rangs des membres du PLR et de l’UDC - avancent que les autorités neuchâteloises ne doivent pas être les seules à décider. Pour l'UDC Niels Rosselet-Christ, la population a droit au référendum. Le texte est d’ailleurs imparfait sur plusieurs points selon le député du parti de droite :
Le député UDC Niels Rosselet-Christ :
Niels Rosselet-Christ espère aussi qu'en cas de non dans les urnes, le projet sera enterré définitivement.
« J'espère que cela sera un rejet définitif »
Le peuple se rendra aux urnes le 26 septembre.
RTN organise ce vendredi 27 août un débat sur le sujet entre 7h30 et 8 heures. /jha