Trois PLR pour deux socialistes, Neuchâtel est désormais le dernier canton de Suisse où un parti possède la majorité au Conseil d’Etat. Cette situation interpelle certains politiciens qui appellent à une élection à la proportionnelle
Le PLR détient la majorité à l'exécutif alors que le parti contrôle seulement un tiers du Parlement.
Le gouvernement neuchâtelois a basculé à droite dimanche avec l’élection de trois PLR au Conseil d’Etat lors du second tour. Alain Ribaux, Laurent Favre et Crystel Graf disposeront donc de la majorité au sein de l’exécutif alors que le parti ne compte que 32 sièges sur les 100 qui composent le Grand Conseil.
Particularité, Neuchâtel est désormais le dernier canton de Suisse avec un parti majoritaire à l’exécutif. Alors que le PDC en Valais a perdu récemment sa mainmise sur le gouvernement, le Conseil d’Etat neuchâtelois fait désormais figure d’exception en Suisse. Mais cette répartition qui semble - à première vue - très avantageuse pour le PLR va tout de même poser certains problèmes.
Alain Ribaux, conseiller d'Etat sortant et réélu :
« Représenter l’ensemble de la population en détenant seulement un tiers du parlement », ce n’est pas possible selon le POP qui pose à nouveau la question d’une élection au système proportionnel. Pour son président, il est indispensable de changer le mode d’élection pour une meilleure représentativité.
Le président du POP, Julien Gressot :
Pour l’instant, seul le canton du Tessin utilise ce système proportionnel pour l’élection au Conseil d’Etat. Le canton de Zoug l'a abandonné en 2013.
Jamais de surprise au second tour
Ce système à la proportionnelle est aussi mis en avant pour réaliser certaines économies d’argent et de temps. En effet, avec le système actuel, soit à la majoritaire, le second tour n’a jamais changé l’issue des élections dans le canton de Neuchâtel. Sur les sept derniers scrutins, soit depuis 1997, trois fois un second tour a été nécessaire. Mais à chaque fois, les cinq élus ont été ceux qui avaient été plébiscités lors du premier tour.
Enfin, si un passage au système proportionnel est envisagé, le POP souhaite aussi lancer une réflexion sur le nombre de conseillers d’Etat. Une proposition serait de le faire passer à sept tout en conservant la même enveloppe budgétaire. Le parti envisage aussi de supprimer les rentes à vie des ministres. /jha
