C’est une affaire qui n’aurait jamais dû faire l’objet d’une procédure pénale. Le Tribunal de police de Neuchâtel a acquitté jeudi après-midi deux policiers. Ils étaient prévenus de lésions corporelles simples et d’abus d’autorité à la suite d’une interpellation. Les faits se sont déroulés en août 2019 devant un bar en ville de Neuchâtel. L’homme qui les accusait, était également prévenu de voies de fait, d’injures, de violence et de menaces contre les fonctionnaires. Il a été condamné à 20 jours-amende à 65 francs sans sursis. Il devra aussi payer les frais de la cause et les avocats des deux policiers.
Les agents ont suivi la procédure
La Cour estime que les policiers n’ont pas usé de leur autorité lors de l’arrestation du prévenu. L’homme a insulté les agents en patrouille à bord de leur véhicule. Ils se sont arrêtés et ont demandé la carte d’identité de l’individu en état d’ébriété. L’homme a refusé d’obtempérer. Il a aussi montré de la résistance lorsque les policiers ont voulu le menotter pour l’emmener au poste afin de réaliser le contrôle d’identité. C’est à ce moment qu’il a glissé et qu’il est tombé. Pour la juge, les faits sont assez clairs, notamment grâce à une vidéo. La loi permet aux policiers de contrôler des personnes qui auraient pu commettre une infraction. Ce qui est le cas ici. Ils ont également le droit d’emmener au poste des personnes pour réaliser ce contrôle. Ils ont agi de manière proportionnée et dans le respect de la loi,
Un prévenu trop nerveux
Pour ce qui est de l’homme interpellé, c’est son comportement qui a mené à cette procédure. Il s’est montré arrogant et, certainement en raison de l’alcool, très agité. Le prévenu a admis avoir glissé tout seul. Mais il accusait les deux policiers de l’avoir blessé à l’épaule lors de la mise des menottes. Pour la Cour, rien ne prouve que cette version soit vraie. De plus, il aurait pu se blesser seul en voulant se retourner alors qu’il était au sol et menotté. Le prévenu accusait également les policiers de l’avoir plaqué dans l’ascenseur du poste, le blessant à l’arcade sourcilière. Comme dans le 1er cas, aucune preuve ne vient étayer cette version. Une version par ailleurs contestée par les policiers, qui sont deux et assermentés.
L’homme devra prendre à sa charge les frais de la cause, qui se montent à plus de 2'000 francs et les honoraires des avocats des policiers pour un montant de 3'500 francs. A cela s’ajoute sa condamnation à 20 jours-amende à 65 francs, soit 1'300 francs.
Les parties ont dix jours pour faire appel. /sma