Chercher des astuces sur internet ça peut être salvateur, à moins de s’en servir pour commettre un délit. L’homme qui devait comparaitre mardi après-midi devant le tribunal criminel à Neuchâtel pour incendie intentionnel et escroquerie en aurait eu la preuve, s’il avait été présent à son audience.
Evanoui dans la nature, il a été condamné par défaut. Il a tout de même eu la délicatesse d’écrire un courrier à la justice en février 2020, dans lequel il indiquait quitter le pays pour aller soigner sa mère et fuir les personnes qui lui voulaient du mal. Une missive qu’il a fait poster une fois qu’il avait quitté le territoire suisse.
Entre le 13 juin et le 24 août 2018, le prévenu a fait une série de recherches sur internet. Elles décrivent assez bien ses intentions. Il a notamment googlisé « combien l’assurance me rembourse sur l’incendie de mon magasin », « lettre de menaces exemple », « alcool à brûler peut créer feu » ou encore « nationalité canadienne pour réfugié politique ».
Selon l’acte d’accusation, il a d’abord simulé le cambriolage de son commerce au centre de Peseux avant d’y bouter le feu. De retour à la maison, il a cherché sur internet des informations sur les pompiers sans pour autant composer le 118. Finalement, le feu s’est éteint de lui-même. Lorsque les pompiers sont arrivés sur place, leur action a consisté à aérer les locaux.
Interrogé par la police, le prévenu a commencé par nier les faits. Il est allé jusqu’à déposer plainte contre inconnu, annoncer le sinistre à son assurance et déposer une seconde plainte pour menaces, avec comme preuve un courrier qu’il avait lui-même rédigé, et qui consistait en une lettre qui lui réclamait 20'000 francs pour avoir la vie sauve.
Le prévenu a tout de même fini par admettre les faits.
Pour cet homme qui avait, selon le Ministère public, les outils intellectuels pour éviter de tomber dans ces travers, le procureur a requis 4 ans de réclusion et l’expulsion du territoire suisse pour une durée de 8 ans.
L’avocate de la défense a notamment mis en avant que ce qui est déterminant, selon elle, c’est ce qu’il s’est exactement passé, et non ce qui aurait pu se passer. Elle a réclamé 24 mois avec sursis et une expulsion limitée à 5 ans.
La cour a condamné le prévenu à 42 mois de prison ferme et 5 ans d’expulsion du territoire.
Reste à savoir si le pyromane, qui s’est évanoui dans la nature, pourra purger un jour la peine qui lui a été infligée. Peut-être que s’il googlise cette affaire, il tombera sur le verdict. /cwi