Un patron de bar aurait abusé de deux clientes handicapées

L’homme a comparu vendredi à Neuchâtel devant la Cour pénale. En 2019, il avait été condamné ...
Un patron de bar aurait abusé de deux clientes handicapées

L’homme a comparu vendredi à Neuchâtel devant la Cour pénale. En 2019, il avait été condamné par le Tribunal criminel à 3 ans de prison dont 18 mois ferme. Il avait alors fait appel de cette décision

La Cour pénale neuchâteloise tranchera le 7 décembre. (image d'illustration) La Cour pénale neuchâteloise tranchera le 7 décembre. (image d'illustration)

Un patron de bar devant la Cour pénale. Cet homme de 59 ans comparaissait vendredi à Neuchâtel en deuxième instance. Il avait été condamné en avril 2019 pour des actes d’ordre sexuel sur des personnes incapables de discernement. Le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers lui avait infligé 3 ans de prison dont 18 mois ferme. Une décision contre laquelle il avait fait recours.


Un homme correct, victime de son époque

Deux jeunes femmes accusent le prévenu d’avoir abusé d’elles sexuellement. L’une d’elle l’accuse aussi d’extorsion. L’homme a connu les deux plaignantes séparément, l’une en 2008 et l’autre en 2014. Toutes deux étaient clientes régulières de son bar à Neuchâtel. Les deux supposées victimes souffrent d’un handicap mental et de troubles psychiques.

Pourtant, en 2019, le Tribunal criminel n’a pas retenu les délits de viol ni de contraintes sexuelles à l’encontre du quinquagénaire. Mais la peine infligée lui a paru encore trop lourde, lui qui clame son innocence complète. La défense n’a d’ailleurs cessé de marteler que les deux plaignantes étaient, au contraire, capables de discernement et consentantes. Ni l’une ni l’autre n’a révélé souffrir d’un handicap ou encore être bénéficiaire de l’AI. Pour le prévenu, elles étaient donc deux personnes tout à fait normales. Et l’avocat de renchérir que son client est reconnu pour son comportement correct et sans histoire. Il a reproché en passant au mouvement « #metoo » d’avoir déclenché une chasse à l’homme sans véritable fondement. La défense réclame ainsi à la Cour pénale d’annuler le jugement du Tribunal criminel et de rejeter toutes les conclusions civiles.


Un dossier toujours aussi sordide

Le Ministère public a ouvert sa plaidoirie en rappelant à quel point ce dossier révèle les agissements sexuels du prévenu. Des agissements qu’elle a qualifié « d’immondes et de sordides ». Selon la procureure, « aucune femme non diminuée n’aurait accepté d’avoir des relations sexuelles avec des inconnus compte tenu des risques sanitaires ». Elle faisait ainsi référence à un épisode durant lequel le prévenu s’est rendu chez l’une des plaignantes accompagné de tiers, dans l’intention d’avoir des rapports sexuels en groupe. Finalement, le Ministère public et les avocates des plaignantes affirment que l’accusé ne recherche fondamentalement que des relations « verticales » avec des personnes qui lui sont soumises, afin d’imposer et d’assouvir facilement ses fantasmes et son désir sexuel. Les deux plaignantes étaient ainsi des victimes de choix. Et la procureure de conclure que l’on est en droit d’attendre qu’un homme normal prenne des précautions en présence d’une personne handicapée. Pour toutes ces raisons, elle demande que les infractions sexuelles soient toutes retenues et requiert 6 ans et demi de prison. 6 mois de plus qu’en première instance car le prévenu n’a à aucun moment manifesté de regret. Les avocates des plaignantes soutiennent le réquisitoire du Ministère public. Elles demandent en sus 23'400 francs d’indemnité.

La balle est désormais dans le camp de la Cour pénale neuchâteloise. La lecture du verdict aura lieu le 7 décembre. /dsa


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