La Ville de Neuchâtel veut offrir un nouvel écrin à ses collections. Le Conseil général est appelé à se prononcer lundi sur la création d’un pôle muséal de conservation prévu à Tivoli Nord, à Serrières. Actuellement, les pièces du Musée d’art et d’histoire, du Muséum d’histoire naturelle, du Musée d’ethnographie et du Jardin botanique sont éparpillées entre 14 locaux externes, en plus des caves et galetas des institutions. Ces lieux d’entreposage n’offrent pas des conditions de conservation adéquates. Le rapport fait état d’inondations, de moisissures et d’attaques d’insectes. Pour le Conseil communal, il y a urgence à résoudre le problème pour assurer la pérennité des collections, dont la valeur est estimée à 323 millions de francs.
Un lieu de conservation unique et plus professionnel
Le bâtiment prévu à Tivoli Nord offre les conditions de conservation nécessaires, indique l’exécutif. Pour l’heure, les locaux externes utilisés par les musées coûtent 313'260 francs par année en location. À Serrières, Neuchâtel bénéficierait d’un lieu unique de conservation, dont la charge locative attendrait 482'850 francs.
Le Conseil communal sollicite plusieurs crédits d’un montant total de 6'712'400 francs pour ce projet, auxquels s’ajoute un crédit annuel de près de 400'000 francs.
L’entrée dans les nouveaux locaux est prévue à l’horizon 2023. Environ 1 million de pièces doivent être déménagées.
En 2008, des discussions en vue d’un pôle cantonal de conservation n’avaient pas abouti. Pour la cheffe du Service neuchâtelois de la culture, Marie-Thérèse Bonadonna, des collaborations se dessinent lorsque l’occasion se présente. Actuellement, le Canton est en discussion avec la Ville de La Chaux-de-Fonds pour réfléchir à des synergies en matière d’archives.
Situation similaire dans les Montagnes neuchâteloises
La Métropole horlogère fait état de conditions jugées insuffisantes en matière de conservation de ses collections. Pour le moment, la Ville met ses forces sur le projet de Zoo-Musée et améliore l’existant pour les autres institutions, explique le conseiller communal en charge de la culture, Théo Bregnard.
Pour lui, le fait de travailler à l’échelon communal a du sens. Il ajoute que des échanges de compétences entre conservateurs se font tout de même au-delà des frontières chaux-de-fonnières.
Du côté du Locle, le conseiller communal en charge de la culture, Miguel Perez, évoque une situation similaire, les conservateurs de musées faisant état depuis plusieurs années de « l’inadéquation des lieux de conservation actuels ». Le manque de moyens financiers et d’une opportunité de lieu à saisir fait que le statu quo perdure, ajoute-t-il.
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