Le Conseil des États autorise le versement de dividendes aux actionnaires d’entreprises qui font appel à la RHT. Le conseiller d’État neuchâtelois Jean-Nath Karakash s'était personnellement impliqué dans ce dossier
La chambre des cantons a tranché cet après-midi par 31 voix contre 10 contre une réglementation contraignante. Une motion avait été déposée par une commission du National, elle demandait l'interdiction du versement de dividendes aux entreprises qui perçoivent des indemnités pour la réduction de l'horaire de travail à cause du coronavirus.
Le conseiller d’Etat neuchâtelois Jean-Nath Karakash s’était personnellement impliqué dans le dossier, comme le montre un courriel relayé par le quotidien 24 heures. Envoyé tard dans la nuit de mardi à mercredi, un courriel tentait de convaincre les sénateurs de ne pas interdire le versement de dividendes aux entreprises qui font appel au chômage technique.
Le problème selon le socialiste Jean-Nath Karakash, c’est qu’aucune grande entreprise n'aurait choisi de renoncer aux dividendes pour obtenir la RHT. Les directions auraient alors préféré licencier à grande échelle les personnes moins qualifiées, quitte à les réengager dans quelques mois.
Le ministre de l’économie socialiste soulignait aussi dans son courriel l’importance des mesures de réduction de l’horaire de travail pour protéger ces « petites mains ». Elles ne servent pas à protéger les entreprises dans ce contexte de crise sanitaire.
Jean-Nath Karakash rappelle aussi que depuis le mois de mars, son département tente de sauver le maximum d’emplois. A titre d’exemple, il y a déjà 1'000 demandeurs d’emplois de plus dans le canton de Neuchâtel qu’il y a trois mois, pour un total de 6'000 personnes.
2500 places de travail supprimées ?
Si l’interdiction du versement de dividendes aux entreprises qui font appel au chômage technique avait été acceptée par le Conseil des Etats, 2'500 emplois auraient alors pu être supprimés dans le canton de Neuchâtel selon Jean-Nath Karakash. Dans le détail présenté par le conseiller d’Etat, il s’agirait de 1'200 licenciements supplémentaires dans l’horlogerie, jusqu’à 800 dans les groupes internationaux qui ont des unités de production dans le canton, et environ 500 dans les secteurs de la vente et de la construction.
Enfin, Jean-Nath Karakash invitait les conseillers aux Etats à ne pas jouer « aux apprentis sorciers », et à ne pas prendre le risque de « changer les règles du jeu fixées dans la loi au détriment des entreprises ».
Le Conseil des Etats décide ce mercredi après-midi d’interdire ou non le versement de dividendes aux entreprises qui font appel au chômage technique. /swe