Cas particulier devant le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers. Un homme est accusé d’avoir participé à une série de cambriolages dans la région des Trois-Lacs. Chauffeur de la bande, il aurait été pris dans une spirale négative
Une spirale négative et il se retrouve devant le juge. Un homme prévenu de vol en bande et par métier a comparu mardi devant le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers. Il est notamment accusé d’avoir visité 25 logements sur le Littoral et dans la région de Morat en 2017. Il aurait emporté un butin total se montant à plus de 350’000 francs.
« Je pensais que ça allait être comme à la TV, un coup et tout est terminé. » C’est ce qu’imaginait ce père de famille en s’associant avec Mister Green. À la suite de la faillite de sa discothèque en 2011, le prévenu a des dettes qui se montent à des centaines de milliers de francs. Des dettes qui le stressent pendant un certain nombre d’années selon ses dires. Arrive cette rencontre avec le dénommé Mister Green qui lui propose de réaliser des cambriolages. S’ensuivent alors plus d’une vingtaine de coups en duo ou à trois pour des revenus de 350’000 francs à la fin de l'année 2017. Le prévenu avance que le mode opératoire était aléatoire. Les complices choisissaient une région au hasard et ensuite c’est le dénommé Mister Green qui décidait si le coup était faisable ou non en fonction des signes d’occupation des maisons.
Selon les dires du prévenu qui occupe le rôle de chauffeur, il recevait : « des broutilles, des gains dérisoires » et il n'a jamais touché les bijoux en or. Sa plus grosse part aurait été de 700 francs. Ce manège dure deux mois et finalement, alors qu’il est en route pour le Kosovo pour les fêtes de fin d’année, le prévenu est arrêté à Bâle à la frontière avec une partie du butin volé. Finalement, selon lui, l’arrestation l’a soulagé et a mis fin à cet engrenage.
Une peine domiciliaire ?
Pour le Ministère public, c’est l’arrestation du prévenu qui a mis fin à son activité délictueuse. S'il n'avait pas été pincé, il aurait peut-être continué. En tout cas, le procureur a déclaré que : « sa responsabilité est grave vu que l’appât du gain l’a motivé alors que son métier lui permettait de vivre convenablement ». De plus, la situation personnelle du prévenu n’est pas lourde et plutôt stable. En effet, il travaille et a une famille.
Néanmoins, ce dernier aurait fait des efforts pour racheter ses dettes et s’est expliqué sur tous les cas, même avec un aveu spontané. C'est pourquoi, à la lueur de ces éléments, le Ministère public requiert une peine de trois ans de prison dont 12 mois ferme avec sursis pendant 5 ans. Le procureur souhaite ainsi mettre une épée de Damoclès au-dessus du prévenu pour l’empêcher de recommencer. En outre, si le tribunal suit le Ministère public, la peine sera faite sous forme domiciliaire.
Un second couteau
Pour la défense, le prévenu est certes responsable, mais il n’a été qu’un « second couteau, un auteur de seconde zone. Il n’est pas le cambrioleur, mais seulement le surveillant ». L'avocat de la défense, Claude Nicati, ajoute encore que : « étonnamment, c’est un personnage qui ne souhaite pas être assisté socialement alors qu’il aurait pu. Il est travailleur et essaie de se refaire et rembourser ses dettes. Il ne mérite pas de médaille, mais il faut reconnaître qu’il essaie de s’en sortir ». C’est pourquoi, la défense requiert une peine maximum de 2 ans de prison avec sursis pendant 5 ans.
Expulsion ?
S'il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, le prévenu se trouve dans un cas qui peut mener à son expulsion. Cependant, son comportement est jugé bon, outre les faits reprochés. Arrivé en Suisse en 1990, il est intégré. L’expulsion n’est pas requise par le Ministère public.
Le jugement sera rendu mercredi à 14 heures. /jha