De récents travaux menés à l’Abbaye de Fontaine-André sur les hauts de Neuchâtel ont permis d’accroître les connaissances archéologiques du site. Les contours que le bâtiment avait au 12e siècle sont désormais plus clairs
L'Abbaye de Fontaine-André, sur les hauts de La Coudre, a fait l'objet de vastes rénovations ces dernières années.
Les connaissances sur l’Abbaye de Fontaine-André à Neuchâtel s’affinent. Les travaux de restauration menés ces dernières années sur le site ont permis de réaliser certaines avancées archéologiques, qui seront présentées lors d’une conférence samedi dans le cadre de la 30e Expo de La Coudre. L’Office du patrimoine et de l’archéologie du Canton de Neuchâtel (OPAN) a profité du chantier pour mener des recherches complémentaires qui ont révélé la forme romane de cette Abbaye de l’ordre des Prémontrés dont l’origine remonte à l’an 1143 ; un fait rare, souligne Christian de Reynier de l’OPAN. « Souvent, ces abbayes ont été reconstruites radicalement au 18e siècle ou complètement abandonnées », ce qui ne permet généralement pas d’identifier leur forme primitive. L’Abbaye de Fontaine-André révèle ainsi des liens avec la Collégiale de Neuchâtel ou encore avec l’église de St-Imier.
L’Office du patrimoine et de l’archéologie a aussi aujourd’hui une vision plus claire des activités économiques de l’Abbaye. Le site tirait sa richesse du vin. La grange s’est révélée être un lieu d’encavage, qui a pu servir de pressoir ou de cellier autrefois. Le bâtiment qui remonte au moins au 13e siècle et qui a donné son nom à la rue de la Favarge, ainsi que le bâtiment de la Dîme dans le quartier de La Coudre étaient quant à eux rattachés à l’Abbaye dans le cadre de cette activité viticole.
Aujourd’hui, l’Abbaye de Fontaine-André est entre les mains d’un privé qui a très largement investi dans sa rénovation pour redonner au domaine l’aspect néo-gothique qu’il affichait au 19e siècle.
Lors de l’adoption de la Réforme en terres neuchâteloises, en 1530, l’Abbaye avait été progressivement abandonnée et transformée en domaine agricole. « Les bâtiments ont évolué lentement », indique Christian de Reynier, qui rappelle que c’est au 18e siècle surtout que certains éléments comme l’église ont disparu. Les lieux s’inscriront dans le style néo-gothique une fois entre les mains de la famille Perregaux et seront repris aux 20e siècle par les frères de l’Ecole catholique.
La conférence sur les récentes découvertes archéologiques liées à l’Abbaye de Fontaine-André sera donnée par Christian de Reynier samedi à 17h au collège du Crêt-du-Chêne. La 30e Expo de La Coudre s’ouvre quant à elle à 15h ce jour-là et se poursuit jusqu’au dimanche à 17 heures en présence d’artisans. L’entrée est libre. /sbe
L'Abbaye de Fontaine-André sur les hauts de La Coudre.
