Grandson : une future décharge qui dérange

A quelques jours de la fin d’opposition, la fronde contre le projet de décharge à Grandson ...
Grandson : une future décharge qui dérange

A quelques jours de la fin d’opposition, la fronde contre le projet de décharge à Grandson s’intensifie

La future décharge des Echatelards s'étendra sur 56 hectares, entre les communes de Grandson et de Champagne. (photo : Biol Conseils) La future décharge des Echatelards s'étendra sur 56 hectares, entre les communes de Grandson et de Champagne. (photo : Biol Conseils)

La future décharge grandsonnoise fait beaucoup parler d’elle ces derniers jours.

À l’origine du projet, le canton de Vaud qui cherche à satisfaire la législation fédérale en complétant son plan de gestion des déchets. Sur les près de 120 sites potentiels, le canton a jeté son dévolu sur les Echatelards, une zone agricole située entre les communes de Grandson et de Champagne. Ce sont 56 hectares qui, selon des experts mandatés par les autorités cantonales, réunissent plusieurs critères qui en font le lieu idéal pour stocker des matériaux inertes, c’est-à-dire des déchets de chantier et des cendres d’incinération. En effet, le terrain reposerait sur une moraine de fond rendant ainsi le site imperméable aux eaux de ruissellement.

Selon Antonio Vialatte, conseiller municipal en charge de l’urbanisme à Grandson, la décharge devrait donc accueillir principalement des déchets d’excavation, mais aussi d’autres matériaux plus problématiques, comme par exemple de l’amiante :

Le site sera exploité durant 30 ans, avec une réévaluation des besoins  et de l’impact sur l’environnement tous les 5 ans. La remise en état des terrains se fera progressivement avec, à la clé, une augmentation de la surface d’assolement.


L’opposition s’intensifie

La future décharge ne fait pas que des heureux, et c’est le moins qu’on puisse dire. Peu de temps après la mise à l’enquête publique, plusieurs citoyens inquiétés par le projet ont créé l’APAR, l’association de protection de l’Arnon et de sa région. Ces derniers tirent la sonnette d’alarme et pointent du doigt plusieurs aspects qu’ils jugent lacunaires, voire dangereux.

Ils soulignent notamment le gigantisme du projet par rapport aux besoins locaux et cantonaux. En effet, il est prévu d’enterrer près de 5,4 millions de mètres cubes de déchets durant toute la durée de l’exploitation.

lls mettent aussi en doute la pertinence des lieux, situés entre trois communes et proche de deux écoles, l’école de Grandson et la future école de Champagne.

Et ils considèrent également que l’impact environnemental est sous-estimé par les études menées par le canton. Ils reprochent par exemple qu’une étude des vents n’ait pas été correctement menée dans la région. L’APAR craint à terme une pollution de l’Arnon, une rivière qui borde la zone et se jette directement dans le lac de Neuchâtel non loin de là.

Autre point sensible, le trafic engendré par l’aller et retour quotidien de 75 camions entre la décharge et le centre de tri de La Poissine. La route d’accès n’a pas été le moindre des problèmes. Antonio Vialatte :


Manque de transparence ?

L’APAR s’interroge aussi sur le manque d’information qui a entouré le projet depuis son lancement en 2016. L’association regrette que la population ait été mise au courant très tardivement, ne laissant que peu de temps aux citoyens pour bien peser les conséquences de cette future décharge dans la région.

Stéphane Schwartz, vice-président de l’APAR :

De son côté, la Municipalité de Grandson se défend en rappelant qu’il s’agit d’un dossier cantonal qui répond à une demande fédérale, avec un intérêt public avéré. Grandson et les communes environnantes ont été approchées en 2016 pour faire partie notamment d’un groupe de suivi avec le futur exploitant du site. Plusieurs associations en faisaient partie, dont le WWF, Regio 21, Helvetia Nostra ou encore Pro Natura. Elles étaient toutes invitées à commenter le projet et à proposer des modifications.

Ainsi, la mise à l’enquête court jusqu’au 23 décembre. Les citoyens ont la possibilité de s’informer et, le cas échéant, de s’opposer au projet auprès de l’Administration communale de Grandson. Pour la suite, ce sera au canton de Vaud de trancher. /dsa


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