Dubaï Papers : la fondation Elysium mise en cause

La fondation Elysium, créée en 1999 à Neuchâtel, aurait été alimentée par des fortunes de riches ...
Dubaï Papers : la fondation Elysium mise en cause

La fondation Elysium, créée en 1999 à Neuchâtel, aurait été alimentée par des fortunes de riches héritiers français dissimulées au fisc, selon une enquête du Temps. Elle a versé des millions à diverses œuvres caritatives et culturelles romandes

La fondation Elysium est toujours basée à Neuchâtel. La fondation Elysium est toujours basée à Neuchâtel.

D’où venait l’argent des philanthropes ? La fondation Elysium est mise en cause dans un nouveau rebondissement des Dubaï Papers. Selon une enquête du Temps publiée ce vendredi, une partie de la fortune de la fondation viendrait de fonds d’un riche héritier français cherchant à les dissimuler au fisc. Fondée en 1999 à Neuchâtel, la fondation a soutenu plusieurs acteurs humanitaires et culturels romands durant plus de 15 ans. À sa tête, la banquière Geraldine Whittaker, un personnage dont le nom trouve un écho dans les oreilles de beaucoup de Neuchâtelois. Elle est considérée comme la tête pensante d’une nébuleuse de sociétés et de trusts, nommée Helin, accusé d’orchestrer des fraudes fiscales pour plusieurs grandes fortunes, selon une enquête de l’Obs nommée Dubaï Papers. Nous vous révélions il y a deux mois les liens entre ce réseau opaque et une société basée à Couvet et perquisitionnée cet été dans le cadre d’une enquête du ministère public genevois.

Selon les investigations du quotidien, l’idée d’utiliser la fondation pour permettre de dissimuler des fonds au fisc date de 2003 mais rien n’a été fait à ce moment-là. La transaction en question a eu lieu en 2013, à une époque de déclin du secret bancaire. Une famille française disposant d’une fortune de 65 millions de francs dans une banque bâloise doit alors se mettre en règle. Si ses membres se régularisaient, l’Etat français aurait pris la moitié de cette somme. Ils décident alors d’utiliser les services du groupe Helin qui chapeaute le réseau offshore mis en place par la banquière. La totalité de la somme est ainsi versée à la fondation, selon des communications internes obtenues par Le Temps. La transaction remplit les conditions de recevabilité suisses et françaises. Un des critères est l’irrévocabilité de la transaction, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être reversée à ses anciens propriétaires. Mais il est possible de trouver des parades, explique le quotidien.

Les cartes de crédits prépayées auraient été un moyen privilégié de la nébuleuse Helin pour rendre de l’argent à ses clients. Dans ce cas de figure, tous les héritiers disposaient alors d’une carte de crédit prépayée. L’argent de la fondation est versé au groupe Helin, qui en gère les comptes, comme un honoraire ordinaire. Helin peut de ce manière le rendre à ses premiers propriétaires. Un des héritiers est par ailleurs engagé comme consultant pour la fondation et recevra des honoraires. La dernière astuce consiste à faire des investissements dans le cadre des activités de l’héritier, travaillant dans le domaine médical.

Tout ça s’est passé au nez et à la barbe de l’organe de surveillance des fondations à Berne, qui pensait que cette somme provenait, comme précédemment, des avoirs de Géraldine Whittaker, selon Le Temps. La Surveillance fédérale des fondations indique actuellement que la fondation et son fonctionnement sont menacés. À noter encore qu'Elysium a résilié le mandat d’Helin pour sa gestion, ce qui ne suffira sûrement pas à la tirer d’affaires aux yeux du quotidien. L’enquête ne précise pas les montants qui ont été soustraits au fisc par ce montage. /tho


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