« Un déchaînement de violence barbare »

Un homme qui comparaît ce mardi devant la justice neuchâteloise doit répondre de tentative ...
« Un déchaînement de violence barbare »

Un homme qui comparaît ce mardi devant la justice neuchâteloise doit répondre de tentative d’assassinat. Il est accusé d'avoir assené 19 coups de couteau à son épouse qui était sur le point de le quitter et d'avoir aussi porté cinq coups à sa belle-sœur

C'est à l'Hôtel de Ville de Neuchâtel que siège le Tribunal criminel qui se penche sur cette affaire. C'est à l'Hôtel de Ville de Neuchâtel que siège le Tribunal criminel qui se penche sur cette affaire.

Une tentative d’assassinat occupe ce mardi le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers à Neuchâtel. Un homme âgé de 38 ans est accusé d'avoir assené 19 coups de couteau à son épouse et cinq à sa belle-sœur. Les faits se sont déroulés le 3 juin 2017. La victime était alors sur le point de se séparer de son mari.

L’accusé avait déjà tenté d’étrangler son épouse par le passé, la menaçant également de s’enfuir avec leur enfant et de la tuer si elle le quittait, selon l'acte d'accusation. L’homme doit par ailleurs répondre de pornographie pour avoir consulté et conservé sur son téléphone des images à caractère sexuel de jeunes enfants.

Pour le Ministère public, il s’agit d’un « déchaînement de violence barbare, d’une mise à mort », avec ces 19 coups de couteau au visage, au sein et au bras, qui laissent aujourd’hui une victime défigurée. À cela s’ajoutent encore les 5 coups de couteau infligés à sa belle-sœur qui tentait de retenir le prévenu. L’homme a fait preuve de sang-froid pour le procureur : il a nettoyé le couteau de 18,5 cm, il s’est douché, s’est changé, a pris de l’argent dans le porte-monnaie de sa femme et a entraîné son fils dans la cage d’escalier, lui infligeant le spectacle de sa mère, inerte, dans un bain de sang.

Pour le Ministère public, l’homme a laissé son épouse pour morte avant d’être interpellé dans les escaliers. Peu avant de partir, le prévenu s’est encore infligé une blessure pour faire croire que sa femme était à l’origine de l’attaque. Aussi bien le Ministère public que l’avocate des victimes l’ont dit à plusieurs reprises : le prévenu s’est perpétuellement posé en victime durant l’instruction. Pour lui, c’est à cause de sa femme s’il est en prison et s’il ne peut pas voir son fils, a résumé le procureur Fabrice Haag.


Peine de 10 ans requise

Aux yeux du Ministère public, l’homme n’a pas supporté de voir son épouse, « sa chose », échapper à son emprise. Elle lui avait clairement signifié que leur relation était terminée et craignait la réaction de son mari pour avoir déjà subi des violences par le passé. Le prévenu surveillait aussi ses conversations sur son téléphone portable. Pour l’avocate des victimes, Maître Stéfanie Brun Poggi, l’homme avait « peur de perdre la face. Il a alors détruit celle de sa femme. »

Face à cela, le procureur requiert 10 ans de prison, l’expulsion du territoire suisse de cet homme d’origine marocaine arrivé en 2015 et une interdiction d’entrer dans le pays durant 15 ans. Il juge le risque de récidive élevé.

L’avocat du prévenu indique quant à lui que son client a perdu le contrôle. « Il a fait une faute qui mérite sanction mais ça ne fait pas de lui un assassin », a ajouté Maître Jean-Daniel Kramer. À ses yeux, il ne faut pas retenir la tentative d’assassinat ou de meurtre à l’encontre de la seconde victime également. « Mon client n’a pas voulu attenter à l’intégrité physique de sa belle-sœur qui a été blessée parce qu’elle s’est interposée ». L’avocat demande dès lors une peine moindre que celle requise par le Ministère public.

Le verdict doit être rendu vers 17 heures. /sbe


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