Séverine Despland: « je ne me reconnais pas dans ce qu’on dit de moi »

La chancelière de l’Etat de Neuchâtel Séverine Despland et le vice-chancelier Pascal Fontana ...
Séverine Despland: « je ne me reconnais pas dans ce qu’on dit de moi »

La chancelière de l’Etat de Neuchâtel Séverine Despland et le vice-chancelier Pascal Fontana ont accepté de réagir aux accusations portées par certains de leurs collaborateurs sur leurs méthodes de management

La Chancelière Séverine Despland et le vice-Chancelier Pascal Fontana réagissent au sujet de la crise qui secoue leur unité. La Chancelière Séverine Despland et le vice-Chancelier Pascal Fontana réagissent au sujet de la crise qui secoue leur unité.

La chancelière Séverine Despland et le vice-chancelier Pascal Fontana ont accepté de réagir tour à tour à notre enquête au sujet des tensions qui secouent leur entité. Ils regrettent toutefois de ne pas avoir été contactés avant sa parution.

Gabriel de Weck : Séverine Despland, plusieurs de vos collaborateurs ont saisi le Groupe de confiance pour se plaindre de votre style de management qualifié d’autoritaire. Quelle a été votre réaction en l’apprenant ?

Séverine Despland : j’ai été informée il y a quelques mois. Ça a été un choc. J’ai été très surprise par cette démarche menée par certains collaborateurs, anciens ou actuels. Je ne me reconnais pas dans ce qu’on a dit de moi.

Comment vous l’expliquez ?

C’est vrai qu’on a mené depuis deux ans des réformes en profondeur dans l’entité. Des réformes voulues par le gouvernement. Et il faut vous figurer que lorsqu’on revoit l’organisation d’une entité en profondeur, ça chamboule. C’est dur pour la gestion d’équipe. Surtout si on ajoute les pressions financières. Je suis complètement consciente que ça peut ébranler les collaborateurs et faire ressortir des éléments problématiques à ce moment-là.

Est-ce que les pressions des réformes et des finances vous ont empêché d’exercer correctement votre rôle de cadre comme l’affirme Laurent Kurth ? Est-ce que c'est à l'origine de votre style jugé autoritaire?

Ce que dit Laurent Kurth est juste : il y a une énorme pression financière. Ça nous empêche très certainement de consacrer le temps suffisant pour encadrer l’équipe. Mais je ne peux pas me reconnaître dans ce style de management.

Lorsque vous apprenez qu’on vous accuse de harcèlement, savez-vous de quoi il est question ?

Je précise qu’il s’agit d’un soupçon de harcèlement. Je n’en sais pas plus car je n’ai qu’une connaissance générale de la démarche entreprise par les collaborateurs. Impossible d'être insensible à ça. Lorsque le gouvernement m’a informée de la situation, j’ai tout de suite dit à mon équipe : on ne peut pas rester comme ça ! J’ai donc pris des mesures d’entente avec le gouvernement. Il y a le recours à ce mandataire externe, qui nous aide à rétablir des conditions de travail sereines dans l’entité.

Depuis, qu’avez-vous changé dans vos méthodes de gestion d’équipe ?

Je l’ai dit à mon équipe : j’ai la volonté qu’on puisse ensemble surmonter cette épreuve. Autant le vice-chancelier que moi-même ne souhaitons pas en rester là. Et on est sur le bon chemin. J’y crois, surtout que l’équipe qui est en place nourrit un énorme espoir. Il y a plein de choses qui ont changé. Évidemment il reste encore du travail, on ne règle pas les choses en deux jours. Sauf que c’est plus difficile quand le tout est déballé sur la place publique.

Est-ce que vous admettez jouer le rôle de frein à main vis-à-vis de la nouvelle cellule de communication?

Pas du tout. L’équipe est autonome. Le frein à main, ce n’est pas moi qui le tire, au contraire ! J’ai un immense enthousiasme avec une super équipe de communication.




Pascal Fontana, comment réagissez-vous aux révélations qui vous concernent ainsi que le fonctionnement de votre unité?

J’aimerais vous dire avant toute chose que les collaborateurs aujourd’hui sont choqués. Choqués de découvrir les tenants et aboutissants de cette affaire étalés dans la presse. Surtout qu’à présent ça se passe bien et que les événements dont vous faites mention datent de l’année dernière.

Et que dites-vous au sujet des critiques elles-mêmes ?

Pour ce qui concerne l’équipe de communication, il faut savoir qu’elle fonctionne selon un mode de fonctionnement libéré dans un environnement hiérarchisé et beaucoup vivent cette expérience pour la première fois. C’est évident que des ajustements doivent être trouvés, surtout que c’est assez récent.

Et vous-mêmes comment avez-vous réagi aux accusations concernant votre style de gestion?

Ça choque et cela mène à une réflexion : on se demande ce qui ne passe pas. Je suis plutôt ouvert et transparent et je dis tout de suite ce qui ne va pas. Peut-être que ça peut devenir un défaut lorsque la pression des réorganisations se fait sentir.

Est-ce que vous avez franchi la ligne rouge ?

Non.

Est-ce que vous avez vu venir cette crise ?

C’est clair que l’année 2017 a été difficile lorsque nous avons dû réorganiser les relations extérieures et la communication. Dans ce type de changements importants, il y a immanquablement des résistances. On a senti durant cette phase que des collaborateurs n’étaient pas bien. C’est normal au vu de l’importance de la réorganisation. Si bien que certains ont été mécontents et ont préféré partir.


À noter que le fonctionnement des relations extérieures et de la communication de la Chancellerie fait réagir le groupe libéral radical au Grand Conseil. Dans une interpellation déposée ce vendredi, le parti demande notamment au Conseil d’Etat de tirer un bilan de sa nouvelle politique de communication et de détailler le coût des aides externes nécessaires à la mise en place de cette nouvelle stratégie. /gwe


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