Retrouvailles particulières à la Fête du vin de Cressier, qui se tient dès vendredi et jusqu’à dimanche. Des descendants australiens d’un vigneron du village, parti s’établir en Australie en 1855, sont de passage dans la région pour découvrir les terres de leur ancêtre.
La famille Ruedin, installée de longue date à Cressier, compte en effet une branche de son arbre généalogique en Australie.
En 1855, Louis Ruedin, accompagné de son fils, a reçu 400 francs de la commune de Cressier pour aller planter de la vigne dans ce pays de l’hémisphère sud. Il sera le premier à apporter du Merlot à cet endroit, selon la famille Ruedin. L’affaire se révélera florissante, combinée également à une production de fruits. Le fils, Aimé Louis Ruedin (né en 1846 et mort en 1896), deviendra une personnalité hautement respectée à Huntly, près de Bendigo, région où sa famille s’est installée. Il se voit distingué à plusieurs reprises, par exemple par un premier prix décerné par la Société d’agriculture et d’horticulture de Bendigo. Selon sa descendante australienne, Lisa Ruedin, ce succès est peut-être lié à la manière dont son ancêtre faisait pousser et taillait la vigne, à la manière suisse. Ce « Swiss way » aurait fait la différence, selon elle.
Domaine australien toujours aux mains des Ruedin
La branche australienne des Ruedin n’est aujourd’hui plus active dans la viticulture mais est toujours en possession du domaine et de la maison construite à l’époque.
La famille Ruedin de Cressier a pris connaissance de sa parenté australienne de manière étonnante. Nicolas Ruedin, vigneron à Cressier, a appris lors d’un téléphone avec son père que des Ruedin australiens étaient en visite dans leur cave, alors que Nicolas Ruedin se trouvait lui-même en Australie à ce moment-là.
Lisa Ruedin et son mari Dolan sont actuellement de passage dans la région. Ils ont notamment visité la maison familiale à Cressier et l’école fréquentée par leur ancêtre.
Louis Ruedin n’est pas le seul à s’être expatrié. Plusieurs vignerons neuchâtelois ont pris la route de l’Australie à cette période et se sont principalement installés aux alentours de Victoria, à Geelong, à l’appel d’un autre Neuchâtelois, Charles Joseph La Trobe – de Montmollin, devenu gouverneur de l’Etat de Victoria.
Ces expatriés ont toutefois subi un sérieux revers dans les années 1870-80 lors que la vigne a été frappée par le phylloxéra, un puceron ravageur qui a détruit une bonne partie des vignobles développés et dont seule une partie sera replantée.
Les vignes d’Aimé Louis Ruedin seront aussi affectées par ce mal mais, grâce à ses vergers et à sa production de fruits, le domaine se maintient. /sbe