L’armistice de la Première Guerre mondiale a été signé il y a 100 ans, en 1918. En France voisine, la Ville de Pontarlier a décidé de commémorer l’événement, en organisant plus de 35 manifestations étalées jusqu’en février 2019. Au programme : expositions, concerts, lectures, théâtres, projections cinématographiques et conférences. L’occasion de se plonger dans ce qu’était la vie dans cette ville du Haut-Doubs à l’époque de la Grande Guerre.
Une industrie suisse
Quand la guerre éclate, le 2 août 1914, Pontarlier compte environ 10'000 habitants. C’est une ville très industrialisée et l’essentiel des entreprises qui s’y sont installées sont d’origine suisse. C’est le cas du constructeur automobile Zedel, des tricotages mécaniques Dubied ou encore de l’atelier de décolletage Gurtner qui étendra ensuite son activité vers l'industrie naissante de l'automobile et de la moto.
Le rôle des femmes
Beaucoup d’hommes sont mobilisés et partent au front. Les femmes doivent faire tourner les usines qui sont contraintes d’adapter leur production à la guerre, en se mettant à fabriquer des obus et des pièces pour mitrailleuses. Les femmes travaillent dans des conditions souvent très pénibles et doivent en parallèle assumer la vie quotidienne rendue difficile. Le rationnement est de rigueur, les denrées alimentaires de base manquent parfois.
Un centre médical
Moralement aussi, la situation est compliquée, d’autant plus que la population avait connaissance de la dure réalité vécue par les soldats : Pontarlier était un centre médical qui recevait des centaines de blessés venus du front. Ces hommes, appelés pour certains les gueules cassées, étaient dans un sale état, défigurés, amputés, diminués. En plus de l’hôpital, les blessés étaient accueillis dans les casernes, dans la distillerie Pernot transformée en dispensaire et dans les quatre forts militaires autour de la ville.
Allégresse de courte durée
Au final, 353 soldats pontissaliens ont trouvé la mort au front. Certains d’entre eux ont été enterrés sur le champ de bataille. D’autres ne reviennent chez eux qu’en février 1919, des mois après l’armistice signé le 11 novembre 1918. La nouvelle de la capitulation allemande est relayée par la radio, elle parvient à Pontarlier le jour même. Des scènes de liesse populaire éclatent. Mais la joie est de courtes durées. Si les combats sont terminés, les conséquences de la guerre se ressentent encore pendant des années. /msa