Neuchâtel a plus de salles d’opérations que les autres cantons

L’Hôpital neuchâtelois pointe du doigt le nombre important de salles d’opérations et la concurrence ...
Neuchâtel a plus de salles d’opérations que les autres cantons

L’Hôpital neuchâtelois pointe du doigt le nombre important de salles d’opérations et la concurrence particulièrement vive dans le Haut du canton

 Une salle d'opérations de l'HNe. Crédit photo : Guillaume Perret.

Le territoire neuchâtelois compte 21 salles d’opérations pour 178'000 habitants. Cela représente 40% de plus que dans le canton du Jura et 30% de plus que dans le canton de Fribourg. Ces chiffres sont mis en avant par l’Hôpital neuchâtelois (HNe) dans son dernier bulletin d’informations.

L’HNe souligne que « le site de La Chaux-de-Fonds est particulièrement exposé à la concurrence » avec les trois salles d’opérations de Montbrillant, les deux salles de la clinique de La Tour et les deux salles de l’Hôpital de St-Imier. Conséquences : les blocs opératoires de l’HNe sont sous-occupés. Sur les huit salles de Pourtalès, une est fermée et une autre fonctionne à seulement 40%, alors que sur les trois salles de La Chaux-de-Fonds une est utilisée à seulement 40%.

 

Offre plus grande pour les mêmes patients

« Il y a une concurrence importante entre le public et le privé dans le canton », explique le directeur médical de l’HNe, Olivier Plachta, « et la nouvelle Loi sur l’assurance-maladie de 2012, qui encourage cette concurrence, a incité les acteurs à développer leur offre ». Alors que le nombre de patients potentiels reste stable.

L’HNe a aussi vu de nombreux médecins partir vers des structures privées, en emmenant avec eux leurs patients. Mais la baisse de l’activité chirurgicale a été compensée par d’autres activités et les journées d’hospitalisation sont restées globalement stables sur les deux sites de soins aigus ces cinq dernières années.

 

Réguler davantage

Pour éviter cette surcapacité en matière de salles d’opérations, Olivier Plachta préconise une plus grande collaboration avec les acteurs privés ainsi qu’ « une réglementation importante, une bonne régulation, et que les acteurs discutent de l’avenir plutôt que d’investir tous pour les mêmes patients ».

Contacté, le Conseil d’Etat nous a répondu qu’ « il ne souhaitait pas s’exprimer à ce sujet alors que la mise-en-œuvre de l’initiative «Pour deux hôpitaux sûrs, autonomes et complémentaires»  est actuellement en cours ». Il précise tout de même que le canton « favorise  davantage une approche de limitation des quantités par la liste hospitalière que par la gestion des établissements ».

 

Les privés sont déjà limités

De leur côté, les cliniques de Montbrillant et de La Providence, propriétés du groupe Genolier Swiss Medical Network, rappellent que la concurrence est souhaitée par la Loi sur l’assurance-maladie, qu’elles répondent à une demande et que certains cas ne peuvent de toute façon pas être totalement absorbés par l’HNe. Elles insistent aussi sur le fait qu’un contrôle de l’Etat existe déjà, puisque les salles d’opérations sont soumises à autorisation et que le nombre de cas traités par les cliniques privées est limité dans certains domaines.

Les blocs opératoires de La Providence ont un fort taux d’occupation alors qu’une marge de manœuvre plus importante existe à Montbrillant, mais les deux sites affirment ne pas tenir de statistiques précises, étant donné que les salles ne sont pas toujours ouvertes à heures fixes.

La clinique de La Tour nous a répondu que le taux d’occupation de ses deux salles d’opérations atteignait 92%. Elle encourage les partenariats publics-privés et souhaite, dès sa délocalisation dans le centre Volta, devenir un pôle de compétences dans l’ambulatoire. /mvr


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