Coup de couteau au Faucon : il écope de 4 ans de prison

Convaincu de tentative de lésions corporelles graves par le Tribunal criminel du Littoral et ...
Coup de couteau au Faucon : il écope de 4 ans de prison

Reconnu coupable de lésions corporelles graves par le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Ruz, le poignardeur du bar neuchâtelois passera quatre ans en prison. En novembre 2016, ce caïd de 20 ans avait presque tué l’un de ses amis sans mobile apparent

Quatre ans de prison ferme assortis de mesures institutionnelles pour le poignardeur du bar Le Faucon.

Ce jeune étranger de 20 ans comparaissait mardi devant le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers. Il a été reconnu coupable notamment de tentative de lésions corporelles graves, vol, escroquerie, dommages à la propriété, menaces et voies de fait. La tentative de meurtre a toutefois été exclue.

En novembre 2016, il avait asséné un coup de couteau en plein foie d’un de ses amis, mineur au moment des faits, lors d’une rixe dans l’établissement de Neuchâtel. Alors qu’il purge une peine anticipée à la prison de Gorgier depuis le début de l’année, le prévenu comparaissait pour une multitude d’autres chefs d’accusation.

 

Annus Horribilis

Dix-neuf méfaits, vingt plaignants. Le prévenu n’a pas perdu de temps entre août 2015 et novembre 2016. Pêle-mêle le jeune homme de 20 ans, amateur de substances illicites, a notamment produit de la fausse monnaie, agressé des policiers lors d’un contrôle d’identité avec un spray au poivre en les menaçant de mort, tabassé plusieurs personnes en proférant des menaces, incendié un kiosque et volé deux fois des bateaux en provoquant d’ailleurs un accident dans le canal de la Broye.

Sans oublier l’acte le plus grave : la tentative de meurtre sur l’un de ses amis en novembre 2016 au bar Le Faucon. Lors de cette soirée, alors que les deux compères avaient consommé des produits stupéfiants, ils s’étaient disputés. Sans véritable raison, l’agresseur avait alors enfoncé la lame de son couteau dans l’abdomen de sa victime en le touchant au foie. Gravement blessé, ce dernier avait alors été opéré d’urgence durant la nuit.

En prison depuis, le passage derrière les barreaux n’a pas vraiment calmé le caïd. Selon le rapport de l’institution, ce colosse de deux mètres, pourtant sevré, a frappé un codétenu et menacé son maître d’atelier. Pas vraiment de quoi redorer son image.

 

Accusé penaud

Durant son audition, l’accusé a toutefois avancé qu’il était désolé d’avoir poignardé son ami. Selon lui, il n’a jamais voulu faire ça et ne sait pas pourquoi il a asséné ce coup de couteau. Le caïd a même annoncé avec une voix penaude que s’il le pouvait, il reviendrait en arrière et prendrait son « ami » dans ses bras.

Interrogé, le plaignant a admis avoir pardonné l’acte à son agresseur, mais selon lui, un tel geste doit avoir des conséquences. Il a encore regretté avoir perdu celui qu’il appelle encore « un ami proche ».

 

Personnalité psychotique

Lors de l’audience, le Ministère public s’est inquiété d’un « cas » jugé préoccupant. Selon la procureure, l’énergie criminelle du prévenu est indéniable. Concernant le chef d’accusation le plus grave, avec une telle blessure au foie, il s’agissait réellement d’une tentative de meurtre. Sans intervention, cela « aurait été la mort assurée ». Le reste des infractions n’étaient non plus pas anecdotiques.

À la lueur de l’expertise qui a aussi révélé que le prévenu possédait une personnalité dissociable avec des traits psychopathiques, le Ministère public requérait 4 ans et demi de prison ferme avec une mesure institutionnelle. La procureure demandait aussi l’expulsion en invoquant que si le prévenu avait des attaches avec la Suisse, il ne faisait preuve d’aucune intégration.

De son côté, la défense a tenté de minimiser les actes du jeune homme en invoquant l’enfance difficile du prévenu. Sa spirale de délits commis en une année seulement, aurait été un appel à l’aide pour s’en sortir. Durant l’audience, si l’avocat n’a pas nié la responsabilité de son client, il a avancé que dans cette affaire, « on jugeait un jeune homme à la dérive, et non un caïd. »

Au sujet des graves événements survenu au bar Le Faucon, l’avocat de la défense a avancé dans sa plaidoirie qu’il s’agissait d’un acte accidentel, lors d’une dispute : « avec une consommation de stupéfiant. » C’est pourquoi, il a demandé de retenir seulement des lésions corporelles qualifiées ou lésions corporelles graves, mais pas la tentative de meurtre pour une peine privative de liberté n’excédant pas trois ans. L’avocat suggérait encore un traitement ambulatoire dans un foyer externe ou en prison.

 

Pas de tentative de meurtre

Dans cette affaire, les juges ont finalement décidé qu’il n’était pas possible de retenir l’intention de tuer sur le moment. Ils n’ont donc pas gardé la tentative de meurtre, mais tentative de lésions corporelles graves avec dol éventuel. À la décharge du prévenu, sa situation personnelle est difficile et le tribunal criminel retient qu’il a bien collaboré à l’enquête.

Toutefois, les juges ont reconnu que les autres délits sont gratuits, tout comme le coup de couteau. C’est pourquoi, le Tribunal a tranché en faveur d’une peine privative de liberté de 4 ans de prison ferme assortie de mesures institutionnelles. Les juges ont toutefois renoncé à prononcer l’expulsion vu que le prévenu a grandi en Suisse. Il aurait été étrange de prononcer des mesures institutionnelles avant de le renvoyer dans son pays d'origine.

Les parties ont huit jours pour faire appel. /jha

 


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