Le mari accusé d'assassinat sera fixé sur son sort mercredi

Le procès devait durer plusieurs jours, il a finalement été expédié en une seule journée. Le ...
Le mari accusé d'assassinat sera fixé sur son sort mercredi

Les juges du Tribunal criminel de La Chaux-de-Fonds rendront leur verdict mercredi à 16h dans l'affaire du meurtre de Latifa B.

 Le procès s'est déroulé mardi à l'Hôtel de Ville de La Chaux-de-Fonds devant un public nombreux et avec un dispositif policier important.

Le procès devait durer plusieurs jours, il a finalement été expédié en une seule journée. Le mari de Latifa B., accusé d'avoir tué sa femme en janvier 2015 à La Chaux-de-Fonds, sera fixé sur son sort mercredi à 16 heures. Face au mutisme du prévenu, qui refusait de répondre aux questions, le Tribunal criminel est rapidement passé aux réquisitoire et plaidoiries mardi.

L'homme de 31 ans a d'emblée clamé son innocence et expliqué qu'il ne voulait pas subir de nouvel interrogatoire. Ses avocats ont plaidé l'acquittement, pointant du doigt de nombreuses zones d'ombre : les enquêteurs n'ont pu déterminer ni la date ni la cause exacte du décès et aucun témoin n'a entendu de dispute entre le mari et sa femme ce jour-là.

 

Le "coupable idéal"

Pour la défense, les preuves sont également trop ténues : l'ADN du prévenu n'a pas été retrouvé sur le cadavre, le couteau qui aurait servi à entailler le corps de Latifa B. est toujours porté disparu, aucune trace de sang n'a été dénichée dans l'appartement et les relevés de son natel, qui le situait le 6 janvier à proximité du lieu où le corps a été abandonné, sont trop vastes.

Les avocats accusent les enquêteurs et le procureur d'avoir mené une instruction à charge contre leur client, "le coupable idéal", et de ne pas avoir respecté la présomption d'innocence. Ils soutiennent que les aveux faits par le prévenus ont été obtenus avec un certain "acharnement", après de multiples interrogatoires avec toujours les mêmes questions. De plus, une personne du foyer où s'était réfugiée Latifa B. l'aurait aperçue après le 6 janvier, mais le Ministère public n'aurait jamais tenu compte de cet élément ni cherché à interroger ce témoin.

 

L'assassinat est une "évidence"

De son côté, le procureur a requis une peine privative de liberté à vie. Il relève que l’homme a bien assassiné son épouse sans scrupule, de manière sordide et pour des motifs égoïstes. Daniel Hirsch a insisté sur les preuves matérielles : le sang de la victime a été retrouvé dans le coffre de la voiture du mari, des caméras et son téléphone portable montrent qu’il était à proximité de l’endroit où le corps a été abandonné et des cheveux rasés de Latifa B. ont été retrouvés dans la baignoire de leur appartement.

L'avocat de la famille de la victime va encore plus loin : il demande à la Cour d’examiner l’éventualité d’un internement. Il considère l’homme comme dangereux pour la société et pense qu’il y a des risques de récidive. /mvr


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