Sursis pour un père abuseur

Histoire sordide devant le Tribunal des Montagnes neuchâteloises. Un père de famille alcoolique ...
Sursis pour un père abuseur

 La bonne conduite du prévenu ainsi que le manque de preuves ont allégé la peine requise par le Ministère public.

Histoire sordide devant le Tribunal des Montagnes neuchâteloises.

Un père de famille alcoolique a été déclaré coupable d’avoir commis des actes d’ordre sexuel avec sa fille âgée de quatre ans au moment des faits. Il écope de 18 mois de prison avec sursis pendant quatre ans grâce à sa bonne conduite assortie de sobriété lors des deux dernières années. La peine est couplée avec une obligation de continuer à se soumettre à un traitement contre l’alcoolisme. Le Ministère public réclamait trois ans et demi de peine privative de liberté.

Les faits se sont produits en 2013 alors que le père se partageait la garde de la fillette avec sa mère. Il a pratiqué des jeux sexuels, impliquant fellation et masturbation, avec son enfant alors qu’il était sous influence de l’alcool. En l’absence de preuves et sur la seule base du témoignage de la fillette, les juges n’ont pas pu déterminer s’il y avait eu plus d’abus.

Abuseur dans le passé

Selon le Ministère public, il s'agit d'une histoire de répétition. Le prévenu qui a vécu son enfance avec un père alcoolique et dans une certaine promiscuité sexuelle familiale a abusé de ses deux demi-frères lorsqu'il était adolescent. Devenu lui-même alcoolique, il a répété ces actes avec sa propre fille. Fortement alcoolisé, il a en outre causé un grave accident de voiture une année plus tard.

En 2014, alors qu'une dénonciation anonyme informe la mère des comportements à problème du père sous influence de l'alcool, elle apprend aussi par des tiers, le passé de celui-ci. Elle décide alors de suspendre la garde partagée. C'est à ce moment qu'elle apprend de sa fille alors âgée de cinq ans qu'elle a un secret. Son père lui aurait fait subir des jeux sexuels jusqu'à l’éjaculation. En regard de son passé, elle dépose une plainte pénale et demande la garde exclusive.

Un complot selon le père

De son côté, la défense plaidait l’acquittement. Le père, qui niait les faits, aurait été la victime d'un mensonge de la part de son ex-compagne qui souhaitait avoir la garde exclusive de l'enfant. Elle se serait appuyée sur les problèmes passés du père ainsi que sur son problème d'alcoolisme. Une théorie du complot rejetée par les juges qui ont décidé que le témoignage de l’enfant était suffisamment crédible.

Pour le Ministère public, l'homme n'aurait jamais fait part à un seul moment de remords ou d'empathie pour sa fille ainsi que pour les personnes qui ont dû subir son fort alcoolisme. De plus, les experts auraient mis en lumière un comportement quasi psychopathique. À la lueur de ses antécédents, le Ministère public requerrait trois ans et demi de prison ferme, une peine qui a été vue à la baisse par manque de preuves.

Outre sa peine, le père devra verser 10'000 francs à la mère et son enfant pour tort moral ainsi que s’acquitter des frais de justice qui se montent à 16'000 francs. Les parties ont dix jours pour faire appel. /jha


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