Une jeune femme s’est vu refuser un entretien d’embauche le mois dernier, en raison de son âge et de son sexe. Pour l’employeur potentiel, ces données figurant sur son CV représentaient un trop gros risque que la demandeuse d'emploi tombe enceinte dans les deux ans à venir. Il s'agit d'un cas de discrimination à l'embauche, selon Catherine Laubscher, secrétaire régionale d’UNIA Neuchâtel. Les raisons invoquées par l'employeur transgressent la Loi fédérale sur l’égalité. Le sexe, l’état civil, la situation familiale ou la grossesse ne peuvent pas être des motifs de refus rappelle Catherine Laubscher.
Comment réagir ?
Si la victime est en mesure de fournir des preuves de la discrimination, l'entreprise peut être condamnée à verser une somme allant jusqu’à 3 mois du salaire prévu. Mais pour Pierre Matile, avocat spécialisé dans le droit du travail, la personne lésée n’a pas un droit à l’embauche pour autant. Quant à l’indemnité, c’est au juge de décider de la somme adéquate. Un cas s'est notamment présenté aux Grisons où une femme a obtenu 1'000 francs, contre les 12'300 francs qu’elle réclamait.
Une pratique de l’ombre
Pour Catherine Laubscher, ce cas survenu à Neuchâtel est inacceptable. A ses yeux, ces discriminations arrivent régulièrement mais les entreprises ne sont pas punies, puisqu'elles invoquent généralement d'autres raisons pour justifier leur refus. La secrétaire régionale d’UNIA regrette que les femmes demeurent silencieuses lorsqu’elles sont victimes de ces pratiques discriminatoires et les invite à se manifester davantage. /rga