Les risques psycho-sociaux sont en augmentation dans le secteur horloger. Le constat ressort des premiers résultats de l’étude menée par le syndicat Unia. Ces conclusions, encore partielles, ont été présentées lundi aux travailleurs de la branche au Locle, et mardi à Delémont et à la Vallée de Joux. Les résultats définitifs et plus approfondis seront livrés en septembre.
Les femmes plus touchées
Si une dégradation du climat de travail est d’ores et déjà relevée dans l’enquête, ce n’est pas une surprise. Ce n’est d’ailleurs pas propre à l’horlogerie. Pour Pierluigi Fedele, membre de la direction du secteur industrie d’Unia, le phénomène est le même dans tout le secteur de l’industrie. Stress, manque d’autonomie, mobbing, harcèlement et violences sont à la hausse. Et les femmes en sont davantage victimes que les hommes, car au stress du travail s’ajoutent les difficultés à concilier activité professionnelle et vie de famille. Elles subissent aussi davantage le harcèlement sexuel, 16% d’entre elles sont concernées.
Apporter des solutions
Les séances d'information d'Unia avec les travailleurs se passent dans un climat plutôt émotionnel. Ces situations sont bien connues des principaux intéressés qui peuvent souvent les mettre en parallèle avec leurs propres expériences. Mais l’objectif du syndicat est également de sortir de ce cadre émotionnel pour tenter d’apporter des réponses. La vision globale qu’apportera l’achèvement de l’étude en septembre servira d’outil pour intervenir avec les partenaires conventionnés dans l’horlogerie et travailler de concert à résoudre certains problèmes. La problématique est aussi à aborder avec les autorités fédérales intéressées à l’idée de réduire les coûts pour la société liés à la problématique.
La convention patronale de l'industrie horlogère suisse ne tiendra pas compte de l'étude
La convention patronale de l’industrie horlogère suisse a pris connaissance de cette enquête. Pour elle, l'échantillon choisit est trop petit et pas représentatif. L'étude ne dit pas non plus quelle est la cause du manque de motivation ou du fatigue des travailleurs. Pour le secrétaire général de la convention, François Matile, «on a l'impression que tous les problèmes trouvent leur source dans l'entreprise alors que ça peut venir d'un deuil, d'un divorce, de dettes, etc». /iqu-ali