La police neuchâteloise a enregistré une hausse des démissions de jeunes gendarmes en 2015. En cause, des salaires bas, une forte concurrence et une mobilité accrue.
Sur plus d'une vingtaine de démissions, la moitié concerne des agents réalisant leurs trois premières années de service. La différence de salaire à Neuchâtel par rapport aux autres cantons romands est conséquente, selon Patrick Siron, président du Syndicat des gendarmes et agents de détention neuchâtelois. Il revenait sur une information divulguée sur le site du Courrier mardi.
Les revenus sont supérieurs de 700 à 1000 francs par mois dans d'autres corps de police, selon l'intéressé. Avec 3700 francs, il n'est pas étonnant que certains jeunes, notamment ceux qui recommencent une formation à 25 ans, aillent voir là où l'herbe est plus verte, comme dans le Nord vaudois, précise-t-il.
A Neuchâtel, le salaire est fixé en fonction des années de service et non de l'âge, alors qu'il est possible d'intégrer les rangs jusqu'à 40 ans. Ce défaut structurel n'inquiète pas la police cantonale, mais montre qu'il y a un potentiel d'amélioration au niveau de la détermination du revenu.
Du côté de la police neuchâteloise justement, on relativise sans donner de chiffres précis. L'année écoulée a effectivement connu une légère augmentation des départs. Mais "il s'agit de cas individuels et non d'une tendance", souligne Pascal Lüthi, commandant de la police neuchâteloise.
Lors des entretiens avec les démissionnaires, les cadres ont toutefois remarqué que certains jeunes collègues partent en raison d'offres plus favorables ailleurs.
Patrick Siron se montre lui inquiet. Le budget 2016 des forces de l'ordre neuchâteloises prévoit des économies de 2 millions de francs. Selon le président du syndicat, c'est un très mauvais calcul de couper dans ce domaine qui connaît déjà un sous-effectif lors de manifestations importantes. /ats-sma