Au moins dix personnes ont été tuées et 42 blessées jeudi matin dans l'explosion d'une voiture piégée au centre de Kaboul, a indiqué un porte-parole du ministère de l'intérieur. Cet attentat a été revendiqué par les talibans.
L'attaque visait 'un convoi d'envahisseurs étrangers', a indiqué sur Twitter un porte-parole du groupe islamiste, Zabihullah Mujahid, affirmant qu'elle avait tué 'douze envahisseurs et huit membres du NDS', les services secrets afghans.
Deux militaires de la mission de l'Otan Resolute Support, un Roumain et un Américain, figurent aussi parmi les tués, a indiqué l'Alliance atlantique dans un communiqué. 'Il y a des civils et des personnels de sécurité parmi les morts et les blessés', a de son côté indiqué à l'AFP le directeur de l'hôpital Wazir Akbar Khan, Farid Ahmad Karimi.
Près de la 'zone verte'
L'explosion, qui a provoqué une épaisse colonne de fumée blanche, a eu lieu vers 10h10 (07h40 suisses) dans le quartier très protégé de Shash-Darak. Ce quartier, qui abrite notamment le siège du NDS, est situé près de la 'Zone verte', le périmètre ultra-protégé où sont situées plusieurs ambassades.
L'attaque a eu lieu près d'un poste de contrôle, a précisé une source de sécurité afghane. Le lieu est proche de celui où un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) avait coûté la vie à neuf journalistes dont un photographe de l'AFP en avril 2018.
Accord avec les talibans
La capitale afghane avait déjà été le théâtre lundi d'un attentat qui a fait seize morts, lui aussi revendiqué par les talibans. Ces deux attaques interviennent alors que l'envoyé spécial américain Zalmay Khalilzad se trouvait en début de semaine dans la capitale afghane.
Il y a communiqué au président Ashrah Ghani les éléments d'un accord 'de principe' négocié par les Etats-Unis avec les talibans pour tenter de mettre fin à un conflit vieux de 18 ans.
Cet accord doit permettre notamment le retrait d'un grand nombre de militaires américains du pays. Les talibans s'engageraient en échange à empêcher toute activité de groupes terroristes sur le territoire ainsi qu'à engager un dialogue avec l'actuel gouvernement.
Inquiétudes
Mais de nombreux Afghans craignent que les talibans reviennent sur leurs acquis en matière de libertés publiques et refusent tout partage du pouvoir avec l'actuel gouvernement.
Un autre sujet d'inquiétude est celui de l'avenir des forces de sécurité afghanes, soutenues financièrement et militairement par l'US Army. Un retrait américain fragiliserait encore plus leur position alors qu'elles sont sous la pression croissante d'attaques de talibans.
Les insurgés ont déclenché ce week-end une offensive pour tenter de s'emparer de la ville stratégique de Kunduz, ainsi qu'une opération à Pul-e Khumri, la capitale de la province voisine de Baghlan dans le nord. Ils en ont été repoussés, selon les autorités.
/ATS