Les Etats membres de l'UE, réunis lundi à Bruxelles, ne sont pas parvenus à un accord unanime sur la répartition contraignante de 120'000 réfugiés supplémentaires afin de faire face à la crise migratoire, a indiqué lundi soir la présidence luxembourgeoise.
'Une grande majorité d'Etats se sont engagés sur le principe d'une relocalisation (des 120'000 réfugiés), mais tout le monde n'est pas pour l'instant à bord', a reconnu le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, qui a présidé un conseil extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l'UE.
'Nous n'avons pas eu l'accord que nous voulions', a admis de son côté le commissaire à l'Immigration, Dimitris Avramopoulos, lors d'un conférence de presse commune à l'issue de la réunion. Le sujet sera à nouveau discuté lors de la prochaine réunion des ministres de l'intérieur, le 8 octobre prochain.
Reconnaissant que les débats avaient été 'enflammés', M. Avramopoulos a toutefois estimé que des 'progrès avaient été faits'.
Etat membre des espaces Schengen et Dublin, la Suisse était représentée à cette réunion à Bruxelles par Simonetta Sommaruga. La présidente de la Confédération a confirmé qu'il n'y a pas eu d'accord.
Les ministres ont en revanche trouvé un accord sur la répartition à travers l'UE en deux ans de 40'000 migrants arrivés en Italie et en Grèce, conformément à ce qu'ils avaient convenu fin juillet. Ils n'ont toutefois encore fixé la destination précise que de quelque 32'000 personnes. Le Parlement européen aura aussi son mot à dire.
'Hotspots' réclamés
Un peu plus tôt, les ministres français et allemand de l'intérieur avaient laissé entendre qu'un 'accord politique' allait être conclu qu'il n'y aurait pas d'accord 'sur la fixation des quotas'.
Thomas de Maizière et Bernard Cazeneuve avaient insisté sur la nécessité de mettre en oeuvre des 'hotspots', des centres d'accueil et d'enregistrement des demandeurs d'asile en Italie, en Grèce et en Hongrie, comme condition préalable à cette répartition.
Pour 'relever le défi' de l'afflux inédit de réfugiés, a souligné de son côté M. Cazeneuve, il faut 'd'abord un dispositif efficace et puissant de contrôle des frontières extérieures'.
'Frontex doit monter en puissance et être mandaté par l'UE pour organiser le retour de ceux qui n'ont pas vocation' à être reconnus comme des réfugiés en Europe, comme les migrants économiques. Il faut pour cela une 'mise en place des 'hotspots' pour distinguer les réfugiés' de ceux qui ont vocation à être renvoyés vers leurs pays.
La répartition solidaire des réfugiés 'ne saurait en aucun cas dispenser les Etats des règles de Dublin', a-t-il mis en garde par ailleurs, rappelant la responsabilité qui repose sur les Etats par lesquels les réfugiés entrent dans l'espace Schengen de traiter leur demande d'asile.
/ATS