La tempête Gloria et ses pluies diluviennes ont fait au moins neuf morts en Espagne, selon un dernier bilan jeudi. Cinq personnes sont toujours portées disparues.
En visite en Catalogne et aux Baléares, deux des régions les plus touchées, le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez a promis de 'répondre aux dégâts occasionnés avec l'urgence dont les habitants ont besoin'. Alors que la tempête a quitté le pays, l'inventaire des dégâts matériels et le bilan humains évoluent encore.
La dernière victime recensée est un homme retrouvé jeudi dans une rivière à Jorba en Catalogne (nord-est), ont indiqué à l'AFP les secours locaux, qui n'étaient pas encore en mesure de confirmer s'il s'agissait de l'homme recherché dans la même zone.
Par ailleurs, la mort mercredi d'une femme de 75 ans dans l'effondrement de son immeuble dans la province d'Alicante est bien liée aux intempéries, l'immeuble s'étant effondré en raison des pluies intenses. Les autres sept victimes ont été retrouvées mortes depuis dimanche dans les régions de Valence (est), Catalogne (nord-est), d'Andalousie (sud) ou de Castille-et-Léon (centre).
Parmi elles on compte un homme tombé à la mer dans le port de Palamos, un agriculteur de 77 ans écrasé par l'effondrement d'une serre en raison de la grêle, et trois personnes dont un sans-abri sont mort d'hypothermie. Un corps a par ailleurs été découvert mercredi dans une zone inondée de la province d'Alicante (sud-est), où un homme de 67 ans dont la voiture a été emporté par les eaux était recherché depuis lundi.
Par ailleurs, une femme est morte mercredi dans l'effondrement d'un édifice dans la province d'Alicante. Les causes du drame restent à établir mais pourraient être liées aux fortes pluies, a indiqué une porte-parole de la Police nationale.
Depuis le week-end, l'est de l'Espagne est frappé par des pluies violentes mais aussi des chutes de neige, des rafales de vent à 100 km/h et des vagues dépassant les 10 mètres de haut.
Le bilan pourrait encore grimper alors qu'au moins cinq autres personnes sont portées disparues en Catalogne et dans l'archipel des Baléares, selon les services d'urgence. Parmi eux figurent un Britannique de 25 ans, disparu à Ibiza, et un Espagnol de 27 ans qui faisait du canyoning sur l'île de Majorque. ACe jour là, des vagues atteignaient 13,68 mètres en Catalogne et 14,77 mètres aux Baléares, un record dans cet archipel touristique, selon l'autorité portuaire espagnole.
Un parc naturel inondé
Gloria a violemment frappé les plages de l'est du pays - notamment à Barcelone - et causé d'importants dégâts. L'une des zones les plus affectées a été le delta de l'Ebre, important parc naturel du sud de la Catalogne.
Selon le collectif local de producteurs de riz, 3000 hectares de rizières y ont été inondés. La mer y est entrée sur trois kilomètres, selon le service européen Copernicus, qui a diffusé deux images impressionnantes prises par satellite, où toute la superficie du Delta de l'Ebre disparaît sous les eaux.
Selon l'agence météorologique espagnole AEMET, la tempête a commencé à se calmer mercredi, même si les alertes jaune et orange ont été maintenues dans les régions de Catalogne et des Baléares.
L'Espagne a été surprise récemment par différents épisodes de pluies torrentielles d'une intensité rare. Sept personnes étaient mortes en septembre à cause de crues dans le sud-est et en 2018, 13 étaient décédées dans les intempéries à Majorque.
Le MedECC, un réseau de plus de 600 scientifiques des pays méditerranéens, a souligné dans une étude publiée en octobre que les épisodes de fortes pluies dans la région pourrait augmenter à terme de '10 à 20%' en raison du changement climatique.
Gloria, qui a gagné la France mardi, a commencé à noyer sous des pluies diluviennes les départements des Pyrénées-Orientales et de l'Aude dans le sud-est, ce qui fait craindre des débordements de cours d'eaux. L'ensemble des stations de ski des Pyrénées-Orientales ont été fermées et dans celui de l'Aude, plusieurs campings ont été évacués.
/ATS