Donald Trump a affirmé dimanche qu'il ne 'croyait pas' aux conclusions de la CIA selon lesquelles la Russie a cherché à le faire élire. Suite aux déclarations de l'agence de renseignement, des sénateurs républicains et démocrates ont réclamé une enquête bipartite.
Dans un long entretien sur la chaîne Fox réalisé samedi, le milliardaire n'a rien dit sur son prochain chef de la diplomatie, un poste qui devrait échoir selon plusieurs médias au PDG du géant pétrolier ExxonMobil Rex Tillerson, proche en affaires du président russe Vladimir Poutine.
'Que je le choisisse ou non pour le 'State'' (le ministère des Affaires étrangères) M. Tillerson est 'un acteur de calibre mondial et un négociateur', a tweeté M. Trump après la diffusion de son interview.
Interrogé par Fox sur les conclusions de la CIA révélées vendredi soir par le Washington Post, M. Trump les a jugées 'ridicules'. 'Je pense que c'est ridicule. C'est encore un prétexte. Je n'y crois pas', a déclaré le milliardaire.
'Ils ne savent pas'
Début octobre, le département de la Sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement (DNI) - qui chapeaute les 17 agences américaines de renseignement - avaient conclu que la Russie avait piraté les comptes de personnalités et d'organisations politiques pendant la campagne dans le but 'd'interférer dans le processus électoral américain', sans dire alors si cette interférence chercher à favoriser l'un des deux candidats au détriment de l'autre.
'Ils (la CIA, NDLR) ne savent pas si c'est la Russie ou la Chine ou quelqu'un d'autre. Ca peut être quelqu'un assis sur son lit quelque part. Ils n'en ont aucune idée', a affirmé M. Trump sur Fox.
Son équipe de transition avait aussi rejeté samedi les conclusions de la célèbre agence américaine du renseignement jugeant que les analystes qui les ont produites 'sont les mêmes que ceux qui disaient que (l'ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive'.
Selon le magnat de l'immobilier, 'ce sont les démocrates qui rendent ça public parce qu'ils ont subi une des plus grandes défaites de l'histoire politique de ce pays', ignorant le fait qu'Hillary Clinton a largement gagné le vote populaire avec 2,6 millions voix ou 2%, selon les dernières estimations.
Les Républicains piratés eux aussi
Donald Trump a aussi laissé entendre que d'autres agences de renseignement que la CIA 'contestaient' cette assertion. 'Certains groupes ne sont pas forcément d'accord. (...) Ils ne savent pas et je ne le sais pas'.
Marquant sa défiance à l'égard de ces agences qu'il va diriger à partir du 20 janvier, le futur président a aussi annoncé qu'il ne souhaitait plus recevoir de briefings quotidiens du renseignement sauf si l'information 'devait changer'.
Selon le New York Times, les pirates russes ont également attaqué le parti républicain, mais n'ont rien diffusé de leurs découvertes sur cette dernière cible.
/ATS