Trois morts à Kiev dans une nouvelle attaque aérienne russe

Une attaque aérienne sur la capitale ukrainienne Kiev tôt jeudi a fait trois morts, parmi lesquels ...
Trois morts à Kiev dans une nouvelle attaque aérienne russe

Trois morts à Kiev dans une nouvelle attaque russe

Photo: KEYSTONE/AP/Evgeniy Maloletka

La Russie a lancé une énième attaque aérienne sur Kiev tôt jeudi, tuant au moins trois personnes, dont une enfant. Une nouvelle nuit d'effroi pour les habitants de la capitale ukrainienne, visée sans relâche depuis un mois.

Selon les autorités ukrainiennes, la défense anti-aérienne a détruit les dix missiles russes ayant visé la ville, mais les débris, qui sont notamment retombés aux abords d'une clinique pédiatrique dans le quartier de Desnianski, ont tué trois personnes et blessé 16 autres.

Selon le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko, les trois personnes décédées tentaient d'accéder à un abri antiaérien mais que celui-ci était fermé en dépit de l'alerte en cours.

'Trois personnes sont mortes à Kiev, deux femmes et une fille de neuf ans qui essayaient d'entrer dans un abri fermé. Un abri fermé en temps de guerre, ce n'est pas juste de l'indifférence, c'est un crime', a-t-il dénoncé.

Le mari d'une des victimes, Iaroslav Riabtchouk a expliqué à l'AFP que d'ordinaire ce sous-sol est accessible, mais que cette fois-ci personne ne leur a ouvert.

Il a dit être parti pour trouver le garde de sécurité de la clinique voisine lorsqu'il y a eu l'explosion. 'Quand je suis revenu, il y a avait beaucoup de sang, des enfants, des femmes allongés là, il y avait des cris, de la poussière', a-t-il raconté.

'Plus de maman'

'J'ai des enfants qui n'ont plus de maman', assène-t-il.

L'administration militaire de Kiev, qui s'est félicitée de la destruction en vol des dix missiles de croisière et balistiques a regretté par contre que 'la chute de débris provoque des pertes humaines et des destructions'.

La Russie multiplie depuis début mai les attaques de drones et de missiles sur Kiev, souvent de nuit, une tactique dénoncée par l'Ukraine comme visant à terroriser la population civile. Moscou, comme à son habitude, affirme que ses salves visent, toujours 'avec succès' des cibles militaires.

Mais plus d'un an après son invasion de l'Ukraine, la campagne militaire voulue par le président Vladimir Poutine est enlisée, et la Russie voit se multiplier les attaques sur son sol, avec une incursion sans précédent la semaine passée dans la région de Belgorod et une attaque de drone sur Moscou mardi.

Jeudi matin encore, la localité de 'Chebekino fait face à des frappes ininterrompues' aux lance-roquettes, selon le gouverneur Vitacheslav Gladkov qui a fait état de huit blessés.

Evacuations

'La vie des civils, de la population est menacée. Avant tout, à Chebekino et dans les villages avoisinants', a souligné M. Gladkov, en précisant que des évacuations allaient être organisées dès que 'la situation se sera calmée'. Selon lui, 'l'ennemi n'a pas pénétré sur le territoire de la région de Belgorod', mais 'des frappes en masse sont en cours'.

Mercredi, la Russie avait annoncé évacuer des centaines d'enfants de villages en raison de l'intensification des bombardements dans la région frontalière de Belgorod.

Ces attaques illustrent la difficulté des forces russes a protéger sa frontière et ses lignes, au moment même où les Ukrainiens préparent une vaste offensive pour libérer les territoires occupés du sud et de l'est ukrainiens.

Kiev affirme par contre ne pas mener de raids en territoire russe, relevant l'existence de groupes armés anti-Poutine.

Les unités armées qui ont revendiqué l'attaque la semaine dernière dans la région de Belgorod pendant deux jours sont en effet dirigés par des Russes opposés au Kremlin, mais l'incursion a bien été lancée depuis l'Ukraine, avant d'être repoussée par l'aviation et l'artillerie russes.

Depuis, des zones frontalières de la région de Belgorod sont quotidiennement bombardées.

Mercredi, un drone est par ailleurs tombé dans le périmètre d'une raffinerie de pétrole à Ilski, dans la région de Krasnodar (sud), sans faire de victimes ni de dégâts, ont annoncé les autorités locales. Cette même raffinerie avait déjà été visée début mai par deux attaques de drones qui avaient provoqué des incendies.

/ATS
 

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