Trêve russe à Alep: les couloirs d'évacuation restent déserts

Une nouvelle 'pause humanitaire' de dix heures décrétée par la Russie a eu lieu vendredi à ...
Trêve russe à Alep: les couloirs d'évacuation restent déserts

Trêve russe à Alep: les couloirs d'évacuation restent déserts

Photo: Keystone

Une nouvelle 'pause humanitaire' de dix heures décrétée par la Russie a eu lieu vendredi à Alep. Mais personne n'a emprunté les couloirs d'évacuation, instaurés pour permettre aux civils et aux combattants de quitter les quartiers rebelles assiégés.

Des caméras filmant les couloirs de Boustane al-Qasr et du Castello montraient vendredi des ambulances en stationnement et des militaires armés sans aucune activité. Leurs images sont diffusées sur le site internet du ministère russe de la Défense.

L'ONU a fait savoir qu'elle n'était 'pas impliquée' dans 'cette annonce unilatérale'. Et un responsable d'un groupe rebelle a dénoncé une initiative sans 'aucune valeur'.

Yasser Al-Youssef, un responsable du groupe rebelle Noureddine Zinki, a lui indiqué que les insurgés n'étaient 'pas concernés' par cette trêve. Il la qualifie d''instrumentalisation politique et médiatique pour alléger les pressions internationales qui pèsent sur Moscou'.

Tirs sur les couloirs

Les rebelles ont par ailleurs tiré sept roquettes sur la route du Castello, un axe d'évacuation destiné aux rebelles et aux civils, a indiqué l'agence officielle Sana. Celle-ci accuse 'les groupes terroristes' d'avoir 'empêché les civils de quitter les quartiers est'.

Selon la même source, un journaliste syrien a été 'blessé par des éclats' dans ces tirs.

Evacuations médicales impossibles

Le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) David Swanson a, quant à lui, indiqué que 'les évacuations médicales peuvent seulement avoir lieu si les parties en conflit prennent toutes les mesures pour assurer un environnement approprié, ce qui n'a pas été fait'. Et d'ajouter: 'Nous restons très, très inquiets sur la situation humanitaire à Alep'.

Les forces du régime contrôlent les secteurs tout autour des quartiers est. Elles bloquent entièrement l'accès à cette zone où vivent au moins 250'000 personnes, privées d'aide humanitaire depuis plus de trois mois et menacées de pénurie alimentaire.

La trêve 'ne se substitue pas à un accès humanitaire sans entrave et impartial', a mis en garde Amnesty international. L'organisation réclame 'la protection des civils sur le long terme'.

Combats à l'ouest

La trêve intervient alors que les rebelles ont lancé le 28 octobre une vaste offensive depuis l'extérieur d'Alep, côté ouest. Ils tentent de briser le siège du régime.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les rebelles contrôlent désormais le quartier de Dahyet al-Assad, à la périphérie ouest d'Alep, et sont aux portes de l'académie militaire.

Dans ce secteur, ils tiennent aussi Minyane et la grande majorité du quartier dit des '1070 appartements'. Ce front connaissait une relative accalmie vendredi, malgré les frappes aériennes intermittentes du régime, selon OSDH.

Jeudi, au moins 12 civils ont été tués et 200 blessés par des tirs de roquettes des insurgés sur les quartiers ouest, tenus par le gouvernement, selon Sana. L'OSDH a fait état de 15 morts, dont cinq enfants.

Cinq cents morts

Le contrôle d'Alep est déterminant aux yeux des belligérants pour asseoir leur pouvoir dans le nord de la Syrie. L'offensive syro-russe sur Alep, lancée le 22 septembre, a fait 500 morts selon l'ONU et entraîné la destruction d'infrastructures civiles. Elle a été qualifiée par les Occidentaux de 'crimes de guerre'.

L'armée turque a par ailleurs annoncé vendredi qu'un soldat turc a été tué et deux autres blessés dans une attaque à la roquette, sans préciser le lieu de cette dernière. La responsabilité de ce tir a été attribuée à l'Etat islamique (EI).

/ATS


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