Le dossier du Brexit était de retour mardi au menu des Britanniques après la pause de Pâques. Theresa May a repris les discussions avec l'opposition travailliste pour tenter de débloquer la situation.
Il ne reste plus qu'un mois au gouvernement britannique pour faire adopter son accord de divorce conclu avec l'Union européenne s'il veut éviter de participer aux élections européennes, prévues le 23 mai au Royaume-Uni.
Les préparatifs pour ce scrutin sont pourtant déjà bien engagées. L'europhobe Nigel Farage a lancé la campagne de son Parti du Brexit le 12 avril tandis que le parti pro-européen 'Change UK', rassemblant d'anciens travaillistes et conservateurs, présentait ses têtes de liste mardi.
Mais Mme May a l'intention d'annuler ces élections, qui interviennent trois ans après le vote pour le Brexit, si elle parvient à faire adopter d'ici le 22 mai le Traité de retrait de l'UE par les députés britanniques. Les élus ont déjà rejeté ce texte à trois reprises contraignant la dirigeante conservatrice à demander un report de la date du Brexit, initialement prévu le 29 mars, au 12 avril, puis au 31 octobre.
Compromis malmené
Pour tenter sortir de l'impasse, elle a entamé début avril des discussions avec l'opposition travailliste pour trouver un compromis. Avant les vacances de Pâques, elles semblaient toutefois mal engagées, le chef du Labour Jeremy Corbyn reprochant à Mme May de refuser de 'modifier ses lignes rouges'.
La Première ministre veut un retrait de l'union douanière et du marché unique européen, afin que son pays puisse nouer ses propres relations commerciales et contrôler l'immigration en provenance de l'UE. Or les travaillistes veulent eux rester dans l'union douanière et maintenir les relations les plus étroites possible avec l'UE.
Si aucune solution n'émerge, le gouvernement proposera au Parlement une série d'options sur le Brexit 'avec un système (...) obligeant le Parlement à choisir l'option qu'il préfère, au lieu de voter contre tout', a-t-il précisé. Lors d'une série de votes indicatifs en mars et début avril, les députés avaient en effet recalé toutes les propositions alternatives, qu'ils avaient eux-mêmes formulées, sur la future relation avec l'UE.
Date de départ
Du côté des conservateurs, les yeux sont rivés sur le comité 1922, responsable de leur organisation interne, qui doit également se réunir pour discuter, selon la presse britannique, du départ de Theresa May. La dirigeante a promis de démissionner dès que son accord de divorce avec l'UE serait adopté, un engagement loin de satisfaire les tenants d'un Brexit dur qui veulent la voir partir au plus vite.
Face à 'la ridicule perspective d'élections' européennes, Nigel Evans a dit 'espérer une annonce aujourd'hui' de la Première ministre. Une telle annonce permettrait de commencer 'la procédure' pour changer de dirigeant 'immédiatement', a estimé cette figure du comité 1922 sur la radio BBC4.
Si elle s'y refuse, certains veulent la lui imposer. Mais le comité 1922 devrait d'abord approuver une modification de son règlement. En effet, Theresa May a remporté une motion de défiance organisée par son parti en décembre, ce qui lui laissait un délai de 12 mois avant qu'un tel scénario ne puisse se reproduire.
Pour Nigel Evans, un changement de gouvernance est d'autant plus important que, selon lui, 40% des conseillers municipaux conservateurs sont désormais susceptibles de soutenir le jeune parti du Brexit, mené par l'europhobe Nigel Farage. Dans un sondage la semaine dernière, il était donné favori aux élections européennes.
/ATS