Les bombardements du régime syrien s'intensifient sur les quartiers rebelles de la ville d'Alep. Les raids ont tué au moins 48 personnes samedi, selon une ONG. L'un des derniers hôpitaux du secteur a été détruit et les écoles ont dû fermer leurs portes.
Pour le cinquième jour consécutif, des roquettes, des obus et des barils d'explosifs s'abattent dans un bruit terrifiant, en faisant trembler le sol et les immeubles, témoigne le correspondant de l'AFP dans les quartiers est d'Alep. La deuxième ville de Syrie est actuellement le principal front du conflit syrien.
Selon ce journaliste, il n'y a plus de courant électrique dans ce secteur assiégé depuis quatre mois par les forces du régime de Bachar al-Assad. Les générateurs sont à l'arrêt faute de mazout.
Les Casques blancs, ces secouristes en zone rebelle, ont publié samedi sur leur page Facebook des vidéos et des photos témoignant de la violence des bombardements. 'C'est un jour catastrophique à Alep assiégée, avec des bombardements sans précédent', écrivent les Casques blancs.
Reprendre Alep coûte que coûte
'Quasiment aucun quartier d'Alep-Est n'a été épargné par les bombardements du régime aujourd'hui', a indiqué de son côté Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cette ONG rapporte au moins 48 tués samedi, dont cinq enfants, ce qui porte à plus de cent le nombre de civils tués depuis mardi dans les bombardements du régime de Damas.
Damas est déterminé à reprendre coûte que coûte la partie est d'Alep qui lui échappe depuis 2012. Les forces progouvernementales contrôlent l'ouest de cette cité au riche passé historique. Dans ce secteur, deux civils ont été tués par des roquettes tirées par les rebelles, selon les médias officiels.
L'ONU a réagi dès samedi, se disant 'horrifiée par la récente escalade des violences'. 'Les Nations unies (...) appellent toutes les parties à cesser les attaques indiscriminées contre les civils et les infrastructures civiles', ont déclaré le coordinateur humanitaire de l'ONU pour la Syrie Ali al-Zaatari et le coordinateur humanitaire régional Kevin Kennedy.
Combiner bombardements et famine
Les écoles d'Alep-Est ont annoncé dans un communiqué qu'elles suspendaient les cours samedi et dimanche, 'pour la sécurité des élèves et des enseignants après les frappes aériennes barbares'. Les structures de secours ont aussi été durement affectées par cette pluie de bombes, plongeant les 250'000 habitants de ces quartiers dans une situation de plus en plus dramatique.
Pour Médecins sans frontières (MSF), il s'agit d''une journée noire pour Alep-Est'. Les forces du régime 'entendent combiner bombardements aériens et famine résultant du siège pour obtenir une reddition des rebelles', estime Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie et professeur à l'université d'Edimbourg, en Ecosse.
L'aviation russe, qui appuie les forces gouvernementales syriennes, assure ne pas participer à ces opérations, mais dit intervenir sur d'autres fronts. Mais Washington n'a pas hésité à condamner les 'atroces' bombardements de samedi. Par la voix de sa conseillère à la sécurité nationale Susan Rice, les Etats-Unis ont mis en garde Damas et Moscou contre les conséquences de tels actes.
/ATS