La sécurité a été renforcée lundi dans les îles Salomon, où le premier ministre fait l'objet d'un vote de défiance. Les forces internationales de maintien de la paix déployées dans la capitale Honiara se préparent à de nouvelles émeutes.
Des troupes armées et des policiers ont mis en place des points de contrôle autour du Parlement et ont bouclé les rues du centre-ville de la capitale. L'opposition a présenté une motion visant à évincer Manasseh Sogavare, l'accusant de corruption et d'utiliser des fonds chinois pour soutenir son gouvernement.
Le premier ministre a 'volontairement compromis notre souveraineté pour son bénéfice politique personnel', a déclaré le chef de l'opposition Matthew Wale aux législateurs, alors que le débat sur la motion débutait.
La police a imposé une interdiction de vente d'alcool à Honiara dans l'espoir d'éviter une répétition des émeutes meurtrières qui ont éclaté il y a moins de deux semaines, faisant au moins trois morts. Une foule s'est déchaînée pendant trois jours pour réclamer la destitution de Manasseh Sogavare.
L'ordre avait été rétabli par les forces de maintien de paix australiennes, fidjiennes, papouasiennes et néo-zélandaises, qui se sont partagées la capitale pour effectuer des patrouilles avec la police locale débordée.
67 millions de dollars de dégâts
La crise a été alimentée par la pauvreté, le chômage et les rivalités inter-îles dans cette nation de 800'000 habitants. Elle a été exacerbée par la décision de M. Sogavare de faire passer l'allégeance diplomatique des îles Salomon de Taïwan à la Chine en 2019.
Lundi, la banque centrale de l'archipel a évalué les dommages causés par les émeutes à 67 millions de dollars américains, précisant que 63 bâtiments de la capitale ont été brûlés et pillés.
Le député Silas Tausinga a déclaré que lui et d'autres collègues s'étaient vu offrir des paiements d'environ 30'000 dollars américains provenant d'un fonds électoral financé par Pékin s'ils votaient pour le maintien du premier ministre au pouvoir, selon le journal The Australian.
M. Sogavare, 66 ans, dont c'est le quatrième mandat de premier ministre, a déjà été renversé deux fois par des votes de défiance.
/ATS