Djihadistes suisses partis en Syrie, pertes fiscales, et militants écologistes sont quelques-uns des sujets thématisés par la presse dominicale. Voici une sélection de ces informations, non confirmées à l'agence de presse Keystone-ATS:
Le Matin Dimanche/SonntagsZeitung/NZZ am Sonntag: Après trois mois de cavale, le 'plus dangereux des djihadistes suisses', comme le décrivent les experts du contre-terrorisme, a été arrêté le 18 juin près de Baghouz en Syrie par des milices kurdes. Blessé lors de son arrestation, le Genevois se trouve actuellement dans une prison kurde dans le nord de la Syrie, rapportent Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung citant différents services de sécurité. Agé de 24 ans, il s'est radicalisé en 2014 en fréquentant la mosquée du Petit-Sacconex, avant de rejoindre les rangs de l'Etat islamique. Le Genevois s'est marié sur place et est père d'un bébé de 11 mois. Au moment de sa capture, sa famille se serait déjà trouvée dans l'immense camp d'internement de Al-Hol contrôlé par les Forces démocratiques syriennes (FDS).
Le Conseil fédéral enquête actuellement sur le rapatriement de deux filles de la région genevoise qui vivent elles aussi dans ce camp, rapporte la NZZ am Sonntag. Il s'agirait de deux demi-sœurs qui auraient été emmenées par leur mère en Syrie en 2016. Le retour de la mère n'est pas prévu. Sur place, la coalition arabo-kurde qui a mis fin au 'califat' de l'EI en Syrie avec le soutien des Etats-Unis, réclame la mise en place d'un tribunal international spécial. Basée dans le nord-est de ce pays, l'institution serait chargée de juger les crimes commis par l'organisation djihadiste.
La situation est toutefois compliquée d'un point de vue juridique. Le Kurdistan syrien, où des milliers de djihadistes présumés - dont un millier d'étrangers - sont actuellement détenus, n'est pas une entité reconnue internationalement. Les FDS demandent aussi régulièrement aux pays étrangers de rapatrier leurs ressortissants liés à l'EI, ce que beaucoup refusent de faire activement, à l'image de la Suisse.
NZZ am Sonntag: Le projet de réforme des pays du G20 et de l'OCDE en matière d'imposition internationale des entreprises pourrait coûter très cher à la Suisse, écrit la NZZ am Sonntag. La Confédération estime les pertes entre 1 et 5 milliards de francs. Mais 'si l'on inclut les cantons et les communes, cela pourrait coûter jusqu'à dix milliards de francs au fisc suisse', prévient le président de la commission économique du Conseil des Etats Pirmin Bischof (PDC/SO) qui met en garde contre 'un effondrement fiscal'. Son collègue Ruedi Noser (PLR/ZH) dénonce, lui, une 'attaque contre notre substrat fiscal'. Le ministre des Finances Ueli Maurer compte participer aux discussions afin d'éviter le pire et cherche à créer une alliance d'Etats partageant les mêmes idées, souligne la NZZ am Sonntag. Le projet de réforme vise à imposer les bénéfices là où les activités qui les ont générés ont été effectuées. Pour l'OCDE, il s'agit ainsi d'empêcher les multinationales de transférer les boni d'un pays à un autre pour contourner l'impôt. Or la Suisse, en tant que petit marché, mais en tant que lieu d'implantation prisé des entreprises, serait largement perdante.
SonntagsBlick: Après avoir mené l'enquête, le SonntagsBlick affirme que des échantillons ADN ont été prélevés sur presque toutes les 83 personnes arrêtées à Zurich et à Bâle pour avoir bloqué les entrées des grandes banques UBS et Credit Suisse. Les militants écologistes mineurs n'ont pas fait exception. Et dans plusieurs cas, les parquets de Zurich et de Bâle ont ordonné que les échantillons soient analysés en laboratoire, ce qui permet ensuite de créer des profils génétiques des manifestants. Pour Reto Müller, chargé de cours en droit de la sécurité et de la police à l'Université de Bâle, ces mesures vont trop loin, interfèrent avec le droit fondamental à l'autodétermination informationnelle et ne sont pas proportionnelles aux faits reprochés aux activistes. Les autorités des deux cantons ont confirmé avoir prélevé ces échantillons d'ADN, sans en donner les raisons. Plusieurs des militants concernés comptent déposer une plainte.
NZZ am Sonntag: Soixante conducteurs romands de locomotives devront compléter pour la deuxième fois la formation de trois jours qui leur permet de diriger les trains à deux étages de Bombardier, indique la NZZ am Sonntag. Les CFF ont formé une partie du personnel des équipes de Lausanne et Genève l'année passée pour qu'elle soit prête lors de la mise en service du FV-Dosto prévue au début de l'année. Mais en raison de retards de livraison de Bombardier, les nouveaux trains n'ont pas encore roulé en Suisse romande. Sauf que lorsqu'un conducteur ne conduit pas un type de train pendant une longue période, il doit repasser le cours. Contactés par le journal alémanique, les CFF ne donnent pas le détail des coûts engendrés par ce bis repetita, ni d'ailleurs de qui de la régie ou du constructeur canadien paiera la note.
SonntagsBlick: De plus en plus d'étudiants ont besoin d'une aide psychologique et les centres de consultation des universités suisses atteignent la limite de leur capacité, révèle le SonntagsBlick. Le rapport annuel du centre de l'Université et de l'Ecole polytechnique de Zurich constate ainsi qu'en 2018, 1765 personnes ont pris contact avec les psychologues mis à disposition, soit une hausse de 20% par rapport à l'année précédente. Les étudiants souffrent principalement d'épuisement. Les raisons de cette hausse, également constatée dans les universités de Bâle et de Saint-Gall, sont multiples. Les experts mentionnent l'isolement dû à la numérisation, la pression sociale pour l'auto-optimisation ou la tendance à ne plus permettre les sentiments négatifs. L'association étudiante 'Mind-Map' qui a pour objectif de sensibiliser le public à la santé mentale dans la vie universitaire quotidienne abonde: 'l'université est un environnement où il y a une énorme pression. Le travail n'est jamais terminé et vous pouvez toujours faire mieux'. Sans compter que la plupart des étudiants d'aujourd'hui doivent aussi travailler à côté de leurs études.
Le Matin Dimanche/SonntagsZeitung: Les collaborateurs de la Confédération effectuent toujours davantage de trajets par avion. Au cours des sept dernières années, le nombre de vols a passé de 21'200 à 29'700, ce qui correspond à une augmentation d'environ 40%, détaille la SonntagsZeitung, se basant, dans son édition du jour, sur les données de l'Office fédéral de l'énergie. Selon l'office, cette augmentation est due à 'l'internationalisation croissante et aux nouveaux mandats parlementaires'. Pour guider les fonctionnaires dans leurs choix de locomotion, un document de l'Administration fédérale donne quelques conseils. Ainsi, selon ce texte, les employés fédéraux doivent privilégier le rail pour Paris ou Munich, tandis que le bureau conseille de prendre l'avion pour Vienne ou Madrid. Pas de préférence en revanche pour les voyages à destination de Berlin, Bruxelles, Londres ou Rome.
/ATS