Le changement climatique a rendu les canicules extrêmes qui ont affecté en avril le Bangladesh, l'Inde, le Laos et la Thaïlande au moins 30 fois plus probables dans ces pays, selon une étude. Des températures de plus de 45 degrés y ont été enregistrées.
L'analyse internationale publiée mercredi et réalisée par 22 climatologues internationaux de l'initiative 'World Weather Attribution'(WWA), se fonde sur la moyenne des températures maximales et de l'indice de chaleur maximal pendant quatre jours consécutifs du mois d'avril dans deux régions. L'une couvre le sud et l'est de l'Inde et le Bangladesh et l'autre inclut l'ensemble de la Thaïlande et du Laos.
'Les chercheurs ont constaté que le changement climatique avait rendu de telles vagues de chaleur humide au moins 30 fois plus probables, avec des températures d'au moins 2 degrés celsius plus élevées qu'elles ne l'auraient été sans changement climatique', affirme WWA dans un communiqué.
Le 18 avril, certaines régions de l'Inde ont connu des températures supérieures à 44 degrés, qui ont causé la mort de 11 personnes au moins près de Bombay. Ce fut le jour le plus chaud en six décennies à Dacca, capitale du Bangladesh.
De 200 ans à 20 ans
Le 15 avril, la Thaïlande a enregistré dans la ville de Tak son record historique de chaleur à 45,4 degrés, où deux décès ont été signalés. La province de Sainyabuli au Laos a également établi un record national à 42,9 degrés.
'Tant que les émissions globales de gaz à effet de serre ne cesseront pas, les températures mondiales continueront d'augmenter et de tels événements deviendront plus fréquents et plus graves', prévient WWA.
Selon WWA, la récente vague de chaleur humide, au Laos et en Thaïlande, aurait été pratiquement impossible sans l'influence du changement climatique, bien qu'il s'agisse toujours d'un événement très inhabituel qui ne survient qu'une fois tous les 200 ans environ.
Mais avec une hausse de 2 degrés qui se produira d'ici à trente ans si les émissions ne cessent pas, de tels épisodes risquent de survenir tous les 20 environ, souligne WWA.
Au Bangladesh et en Inde, de tels épisodes, qui se produisaient moins d'une fois par siècle, sont désormais attendus une fois tous les cinq ans en moyenne. Sans réduction des émissions, ils surviendront au moins une fois tous les deux ans.
/ATS