Des diplomates russes expulsés par Washington sont rentrés dimanche en Russie. Leur retour intervient sur fond de tensions croissantes entre Moscou et les Occidentaux dans le sillage de l'affaire Skripal.
Samedi, la Russie a averti ses ressortissants, leur conseillant de réfléchir avant de voyager en Grande-Bretagne, assurant qu'ils y risquaient un harcèlement des autorités.
Inversément, l'Australie a mis dimanche en garde ses citoyens contre un risque de 'sentiment de harcèlement antioccidental' en Russie, en raison d'une 'intensification des tensions politiques'. Cela à moins de trois mois de déplacements anticipés de supporters dans ce pays pour la Coupe du monde de football (14 juin-15 juillet).
Expulsions croisées
L'empoisonnement avec un agent innervant le 4 mars sur le sol britannique de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia suscite depuis mi-mars une vague historique d'expulsions croisées de diplomates - au total environ 300 - entre la Russie et des pays occidentaux. Londres impute la responsabilité de cet empoisonnement à Moscou, qui nie toute implication.
Deux avions transportant les 60 diplomates russes expulsés des Etats-Unis et leurs familles ont atterri dimanche à l'aéroport moscovite de Vnoukovo, selon des images de la télévision russe. Au total, 171 personnes - en comptant leurs familles - devaient quitter les Etats-Unis à bord de deux appareils fournis par le gouvernement russe.
Washington avait annoncé le 26 mars l'expulsion de 48 diplomates russes attachés à l'ambassade de Russie à Washington et de 12 autres travaillant à la mission russe à l'ONU, les qualifiant d''espions', ainsi que la fermeture du consulat russe à Seattle (nord-ouest).
En représailles, Moscou avait ordonné jeudi l'expulsion de 60 diplomates américains et la fermeture du consulat des Etats-Unis à Saint-Pétersbourg. Au total, le Royaume-Uni et ses alliés, notamment de l'Union européenne et de l'Otan, ont annoncé plus de 150 expulsions de diplomates russes. La Russie a riposté par des mesures identiques envers un nombre équivalent de diplomates de ces États.
Londres a par ailleurs annoncé samedi étudier la demande de la Russie d'obtenir un accès consulaire à Ioulia Skripal, 33 ans, dont l'état de santé s'améliore 'rapidement', selon l'hôpital de Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre) où elle est soignée. Son père Sergueï, 66 ans, reste dans un état critique mais stable.
/ATS