Des dizaines de personnalités, dont plusieurs anciens chefs d'Etat et de gouvernement, demandent aux Etats membres d'accélérer leurs discussions pour un accord contre les pandémies. A quatre mois du délai, elles sont inquiètes.
Il y a quelques jours, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus avait pour la première fois semblé moins optimiste sur la possibilité d'un accord d'ici mai prochain. Certains ont remis en cause celle-ci depuis longtemps.
Dans leur lettre dévoilée mardi, les membres de six entités indépendantes toutes actives de près ou de loin contre la pandémie relèvent que 'les populations et les sociétés continuent de souffrir' des effets du coronavirus. Dette, inflation, problèmes des systèmes de santé, impact sur les pays en développement, la liste est longue, selon eux.
Ces personnalités, dont l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, parlent des nombreuses difficultés actuelles, du changement climatique aux conflits. 'Les dirigeants ont le pouvoir et la responsabilité de garantir qu'une nouvelle pandémie ne s'ajoute pas' à cette situation, estiment-elles.
Propriété intellectuelle
Les discussions à Genève sont lentes et plusieurs pays s'affrontent notamment sur la question de la propriété intellectuelle, chère à la Suisse. Et les personnalités demandent des garanties que chaque région puisse avoir un accès rapide à toutes les technologies contre la pandémie.
A l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les pays qui poussaient pour une extension des levées de brevet aux médicaments, tests et autres dispositifs semblent admettre leur défaite. Mais les pays occidentaux à l'important écosystème pharmaceutique restent vigilants. 'La Suisse s'opposera à toute extension', a clairement dit à la presse il y a quelques jours le conseiller fédéral Guy Parmelin, à moins d'un mois de la ministérielle de l'institution.
Autre revendication des personnalités, un financement durable doit être garanti, notamment 10,5 milliards de dollars supplémentaires par an pour les pays pauvres et à revenus intermédiaires. Selon elles, les pays membres doivent aussi s'engager à une surveillance indépendante du futur arrangement.
/ATS