Une peine de prison à perpétuité a été requise lundi par le parquet à l'encontre de Mehdi Nemmouche. Le djihadiste français a été reconnu coupable aux assises de Bruxelles des quatre 'assassinats terroristes' commis en 2014 au musée juif de la capitale belge.
Le parquet a ensuite demandé une peine de '30 ans minimum' de prison en ce qui concerne son co-accusé, Nacer Bendrer, reconnu comme co-auteur de la tuerie pour lui avoir fourni les armes.
'Ce qu'on vous demande, sans la moindre hésitation, c'est de condamner Mehdi Nemmouche à la réclusion à perpétuité', a déclaré l'avocat général, Yves Moreau, à l'issue de son réquisitoire. L'homme de loi n'a trouvé 'aucune circonstance atténuante' en faveur de l'accusé, qualifié de 'psychopathe'.
'M. Nemmouche, vous n'êtes qu'un lâche, vous tuez des gens en leur tirant dessus par derrière, vous tuez des dames âgées en leur tirant dessus à l'arme de guerre, vous tuez car cela vous fait plaisir de tuer et parce que vous savez que vous ne prenez aucun risque', a-t-il lancé au Français, rasé de près, qui l'a écouté, le regard parfois dans le vide.
'Si vous nous dites aujourd'hui qu'en Belgique, on peut être un terroriste sans être condamné très sévèrement, alors il ne faudra pas s'étonner de voir des gens débarquer chez nous avec des bombes ou des armes de guerre dans leurs valises', a aussi insisté Me Moreau en direction du jury, à qui il a réclamé de la 'fermeté'.
'Co-auteur'
Après un dernier mot des avocats de la défense, la cour partira délibérer sur la peine, pour un verdict qui ne sera pas susceptible d'appel.
Jeudi dernier, après deux jours et demi de délibérations, les 12 jurés et les trois magistrats professionnels avaient déjà estimé que Mehdi Nemmouche, 33 ans, jugé avec un co-accusé Nacer Bendrer, 30 ans, étaient tous deux auteurs de la tuerie.
Le premier, un délinquant multirécidiviste devenu un soldat du djihad, a été reconnu coupable d'avoir abattu de sang-froid, en moins d'une minute et demie, les époux Riva ainsi qu'un jeune employé belge et une bénévole française, le 24 mai 2014 au Musée juif.
Le second, un délinquant marseillais, a été désigné 'co-auteur' de l'attaque antisémite pour avoir fourni les armes et les munitions. Une aide 'indispensable' sans laquelle le quadruple assassinat n'aurait pu être commis, d'après l'arrêt de la cour. Les jurés sont allés au-delà de ce que réclamait l'accusation, qui voyait en Bendrer un 'complice'.
Thèse de la défense écartée
Le Marseillais clamait son innocence. Au procès, il a reconnu que Nemmouche lui avait demandé une Kalachnikov début avril 2014. Mais il a affirmé n'avoir pas donné suite. Sans convaincre les jurés. Nacer Bendrer purge déjà une peine de prison en France. En septembre il avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement pour une tentative d'extorsion de fonds à Marseille dans le milieu du narcobanditisme.
Concernant Nemmouche, radicalisé en prison avant de rejoindre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie en 2013, la cour d'assises a 'écarté' la thèse de sa défense, qui l'avait décrit comme la victime d'un 'piège' tendu par de supposés agents des services iraniens ou libanais pour lui faire porter la responsabilité de la tuerie.
/ATS