Moscou affirme gagner du terrain dans la région de Kharkiv

La Russie a affirmé dimanche avancer dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine), revendiquant ...
Moscou affirme gagner du terrain dans la région de Kharkiv

Moscou affirme gagner du terrain dans la région de Kharkiv

Photo: KEYSTONE/EPA/SERGEY KOZLOV

La Russie a affirmé dimanche avancer dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine), revendiquant la prise de quatre localités supplémentaires près de la frontière. L'offensive lancée vendredi par Moscou a entraîné l'évacuation de milliers de civils.

'Toutes les zones de la frontière nord sont sous le feu de l'ennemi presque 24 heures sur 24. La situation est difficile', a déclaré sur les réseaux sociaux Oleg Synegubov, gouverneur de la région de Kharkiv. 'Le nombre de localités où des hostilités actives sont en cours a augmenté', a-t-il ajouté.

'Au total, 4073 personnes ont été évacuées', avait-il écrit peu avant sur les réseaux sociaux, au lendemain de la revendication par les forces russes de la prise de cinq villages dans la région.

Le ministère russe de la Défense a ensuite fait état de la prise de quatre localités supplémentaires très proches de la frontière - Gatichtché, Krasnoïé, Morokhovets et Oleïnikovo - dans cette région qui abrite la deuxième ville d'Ukraine.

Personnes âgées désorientées

L'AFP a pu voir dimanche des personnes évacuées, la plupart âgées et désorientées, près de Vovchansk, une ville frontalière qui comptait quelque 3000 habitants avant l'offensive en cours. 'Nous n'étions pas prêtes à partir. Chez nous, c'est chez nous', a déclaré Lyouda Zelenskaya, 72 ans, son chat Zhora dans les bras. Comme elle, Liouba Konovalova, 70 ans, se remémore 'la nuit terrifiante' qui a précédé leur évacuation. Toutes deux vivaient ensemble après le départ de leurs enfants.

Autour d'elles, des volontaires assistent des évacués âgés assis sur des bancs pour s'enregistrer et recevoir de la nourriture avant de partir pour Kharkiv.

Selon Oleksiï Kharkivsky, un policier de Vovchansk mobilisé pour ces évacuations, 'plusieurs personnes' sont mortes dans des bombardements samedi et le corps d'une autre a été découvert sous des gravats durant la nuit. 'La ville est constamment sous les tirs', affirme-t-il. 'Artillerie, mortiers, les ennemis attaquent avec tout ce qu'ils ont'.

Le policier a également rapporté que quelque 1500 personnes ont été évacuées depuis vendredi de cette ville touchée par 32 attaques de drones au cours des dernières 24 heures. Le gouverneur Synegubov a estimé à 500 le nombre de civils encore présents à Vovchansk.

Situation 'significativement dégradée'

Volodymyr Tymochko, chef de la police de la région de Kharkiv, a déclaré que Vovchansk était attaquée sur trois côtés et que les troupes russes se trouvaient à sa périphérie. 'Malgré les combats actifs, la police continue d'évacuer les personnes qui vivent actuellement à 300 ou 500 mètres de la ligne de contact', a-t-il déclaré à l'AFP au point d'évacuation.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes Oleksandr Syrsky a assuré pour sa part que 'les tentatives de percer nos défenses ont été stoppées'. Mais il a admis que la situation dans la région de Kharkiv s'était 'significativement dégradée' et restait 'compliquée'.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré, dans une allocution samedi soir, que des contre-attaques ukrainiennes étaient en cours dans cette zone frontalière, d'où les troupes russes avaient été repoussées il y a près de deux ans.

'Perturber les plans d'offensive russes est désormais notre tâche numéro un', a-t-il dit, exhortant les alliés de Kiev à accélérer les livraisons d'armes. Les autorités de Kiev prévenaient depuis des semaines que Moscou pourrait tenter d'attaquer les régions frontalières du nord-est, alors que l'Ukraine est confrontée à des retards dans l'aide occidentale et qu'elle manque de soldats.

Quatre morts à Belgorod

Samedi, le ministère russe de la Défense avait déclaré que ses troupes avaient 'libéré' cinq villages ukrainiens dans la région, ainsi qu'un autre dans la région de Donetsk, plus au sud.

Les forces ukrainiennes ont, de leur côté, multiplié les frappes à l'intérieur de la Russie et dans les zones d'Ukraine occupées par les Russes, en particulier contre les infrastructures énergétiques.

Quatre personnes ont péri dimanche dans l'effondrement partiel d'un immeuble à Belgorod, près de la frontière ukrainienne, après une frappe de l'armée de Kiev, selon le ministère russe des Situations d'urgence. Une vingtaine de personnes ont été blessées.

/ATS