Mahmoud Abbas n'acceptera aucun plan de paix américain

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a prévenu vendredi qu'il n'accepterait ...
Mahmoud Abbas n'acceptera aucun plan de paix américain

Mahmoud Abbas n'acceptera aucun plan de paix américain

Photo: KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a prévenu vendredi qu'il n'accepterait aucun plan américain visant à raviver le processus de paix. La décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël a 'disqualifié' Washington.

'Après la décision du président Trump (...), les Etats-Unis ne sont plus un médiateur honnête dans le processus de paix' au Proche-Orient, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Il s'est exprimé à l'issue d'une rencontre avec Emmanuel Macron à l'Elysée.

'Nous n'accepterons aucun plan de la part des Etats-Unis à cause de l'esprit partisan et à cause de la violation du droit international' liée à la décision américaine, a-t-il ajouté. 'En faisant cela les Etats-Unis se sont disqualifiés eux-mêmes.'

A ses côtés, le chef de l'Etat français a assuré que la Palestine 'n'était 'pas seule' tout en excluant toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien en réponse à la décision américaine. La France reconnaîtra l'Etat de Palestine 'au moment opportun' et pas sous la pression, a-t-il déclaré.

Pas de décision unilatérale

'Décider unilatéralement de reconnaître la Palestine est-il efficace? Je ne crois pas. Car ce serait une réaction' à la décision américaine 'qui a provoqué des troubles dans la région', a développé le président français. 'Je répliquerais une erreur d'un type pareil', a-t-il estimé, ajoutant qu'il n'allait 'pas construire le choix de la France en réaction' à la politique américaine.

M. Macron a par ailleurs estimé que les Etats-Unis sont désormais 'marginalisés', sans pour autant dire que la France allait se précipiter pour endosser un rôle moteur dans cette crise, quand bien même Mahmoud Abbas en appelle à une implication française.

'Nous vous faisons confiance, nous vous respectons, nous apprécions vos paroles, nous attendons beaucoup, beaucoup de vous, nous espérons continuer à bien travailler ensemble', a rétorqué M. Abbas.

Emmanuel Macron, qui doit se rendre en Israël et dans les Territoires palestiniens en 2018, a rappelé la position française estimant qu'il 'n'y a pas d'alternative à la solution des deux Etats et pas de solution sans accord entre les parties sur Jérusalem'.

La récente décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël a provoqué de vives réactions internationales qui ont débouché jeudi sur une assez large condamnation par l'Assemblée générale de l'ONU, même si les Etats-Unis ont estimé avoir limité la casse dans l'exercice.

Moscou et Ankara se profilent

Par ailleurs, les présidents russe et turc Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont réitéré vendredi lors d'un entretien téléphonique vouloir oeuvrer en faveur de la création d'un Etat palestinien, a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Les deux pays entendent 'poursuivre leurs efforts en vue du règlement du conflit palestino-israélien sur la base des normes du droit international et de la réalisation du droit du peuple palestinien à la création d'un Etat indépendant', précise le texte.

Alliée des Etats-Unis, la Turquie fait partie des opposants les plus virulents à la décision de Donald Trump à propos de Jérusalem. Et début décembre, Vladimir Poutine s'était déclaré 'fortement préoccupé' après l'annonce américaine, appelant les parties prenantes au conflit israélo-palestinien à la 'retenue' et au dialogue.

/ATS
 

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